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Tous artisans de la Divine Miséricorde

  • Photo du rédacteur: Frédéric Kienen
    Frédéric Kienen
  • 24 avr.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 avr.

Dimanche de la Divine Miséricorde - 26 avril 2025

Évangile selon saint Jean 20, 19-31


Chers Frères et Sœurs,

 

En ce deuxième dimanche de Pâques, que saint Jean-Paul II a voulu consacrer à la Divine Miséricorde, l’Église nous fait entendre deux Lectures puissantes qui parlent de guérison, de paix, et de renouveau. Deux textes qui nous montrent que la miséricorde de Dieu n’est pas une simple idée : elle est une force vivante qui transforme, qui relève… qui ressuscite. Et en ce dimanche de la Divine Miséricorde, ce jour prend également une résonance toute particulière. En effet, le Seigneur a rappelé à Lui notre Saint-Père, le pape François, ce lundi de Pâques ; lui qui a été, durant tout son pontificat, un homme de paix, un pasteur proche des blessés de la vie, un porteur de guérison… un apôtre de la miséricorde. Mais prenons le temps de relire ensemble nos deux Lectures du jour.


Dans les Actes des Apôtres, nous voyons la puissance de la Résurrection à l’œuvre dans la communauté des premiers chrétiens, où des signes, des prodiges et des guérisons se multiplient. Les malades sont guéris, les esprits sont purifiés, les foules affluent. Plus précisément, le peuple accourt non pas pour un spectacle, mais parce qu’il espère être guéri, touché dans sa misère, dans sa maladie ou dans sa solitude. Cependant, ces guérisons ne sont pas qu’en surface… elles ne sont pas simplement des miracles extérieurs. Pourquoi ? Car c’est la miséricorde héritée du Ressuscité qui s’incarne maintenant dans une Église vivante, unie dans la prière et dans le témoignage. Car la véritable guérison, c’est bien celle du cœur qui précède souvent celle du corps, et où la paix intérieure ouvre à la vie nouvelle. Ainsi, nous comprenons que ce n’est pas Pierre qui guérit, c’est le Christ vivant en lui, le Christ miséricordieux qui continue d’agir dans et pour son Église. Il se situe donc bien là le cœur palpitant d’Amour du Christ pour l’humanité, le cœur de la Divine Miséricorde : Dieu vient au-devant de nos blessures pour y déposer son baume de paix ; Dieu vient à nous, même lorsque nous avons fermé les portes, même lorsque nos cœurs sont blessés ou déçus. Il n’attend pas que nous soyons parfaits… Il vient à nous tels que nous sommes pour nous guérir inconditionnellement.


Et voilà que dans l’Évangile, Jésus Ressuscité apparaît au milieu de ses disciples enfermés dans la peur. Que leur dit-il ? « La paix soit avec vous ». Trois fois dans ce passage ! Car le premier fruit de la miséricorde, c’est la paix. Pas une paix superficielle, mais une paix qui guérit les cœurs meurtris, qui chasse les remords, qui réconcilie avec soi-même, avec les autres et avec Dieu. Même Thomas, le blessé du doute, est rejoint par cette miséricorde. Pourtant, Jésus ne le juge pas, ne le rejette pas. Il l'invite même à toucher ses plaies. Car ce sont bien les plaies du Christ qui deviennent sources de guérison pour nos propres plaies. Et comme acte d’ultime guérison, Jésus souffle sur ses disciples et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint ! » Ce souffle, c’est son ultime don, celui du pouvoir de remettre comme Lui les péchés. Ce souffle, c’est un envoi… car nous ne recevons pas la paix pour nous-mêmes, mais pour la porter au monde… pour être nous aussi des instruments de guérison.


À ces mots, comment ne pas penser aujourd’hui à Jorge Mario Bergoglio, notre défunt pape François, rappelé à Dieu ce lundi de Pâques ? Ce frère dont tout son pontificat a été un chant d’amour à la miséricorde de Dieu ? En effet, rappelons-nous ses paroles et ses actes. Dès sa première homélie, il nous appelait à ne jamais nous lasser du pardon de Dieu. En 2015-2016, il a ouvert de façon extraordinaire la Porte Sainte lors du Jubilé de la Miséricorde. Durant son ministère apostolique, il a tendu la main aux pauvres, aux exclus, aux blessés de la vie et encore aux prisonniers la veille de sa mort. Notre frère François nous a rappelé que la logique de l’Évangile, ce n’est pas celle du jugement, mais celle de la tendresse, de l’écoute et du pardon. Ainsi, comme Jésus avec Thomas, comme Pierre dans les Actes, notre défunt pape a été un pasteur qui a voulu faire miséricorde. Et sa mort le Lundi de Pâques, au cœur de l’Octave, est un signe fort : il retourne au Père dans la lumière de la Résurrection, au cœur même de la miséricorde qu’il a si souvent prêchée… la miséricorde plus forte que la mort, celle de la paix éternelle promise à ceux qui ont cru et vécu dans l’Amour du Ressuscité.


Pour conclure, chers Frères et Sœurs, en ce dimanche de la Divine Miséricorde, l’Église nous donne à contempler l’Amour infini du Christ ressuscité, qui demeure présent et vient à notre rencontre non pas pour nous juger, mais pour nous guérir, pour nous réconcilier et nous envoyer en mission. Prise dans cet élan, toute la vie du pape François a été marquée par cette même conviction : « Le nom de Dieu est Miséricorde ». Il n’a d’ailleurs eu de cesse de nous rappeler que l’Église est comme un hôpital de campagne, c’est-à-dire qu’elle n’est pas un tribunal, mais un lieu où l’on soigne, où l’on relève, où l’on écoute.


Ainsi, comme saint Thomas, ayons l’audace de poser nos doutes, nos blessures, nos hésitations, dans les plaies du Christ. Car c’est dans ces plaies que jaillit la miséricorde afin que nos cœurs trouvent la guérison. Comme Pierre et son défunt successeur François, engageons-nous à devenir nous aussi des artisans de miséricorde, des passeurs de paix et des témoins de cette tendresse de Dieu pour notre monde. Bref, des témoins vivants de la Résurrection de notre Seigneur. Enfin, comme le Christ, ouvrons nos cœurs à la paix qu’Il veut nous donner malgré nos enfermements. Ouvrons nos cœurs à la guérison qu’Il opère en nous malgré nos blessures. Ouvrons nos cœurs à la foi renouvelée en Lui, guidée par Sa Lumière pascale en reprenant nous aussi ce cri du cœur de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » afin que chacun puisse rayonner autour lui de Son Amour.


Amen. Alléluia !


Frédéric Kienen



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