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Qui sème le feu, récolte la vie

  • Photo du rédacteur: Michel Teheux
    Michel Teheux
  • 17 août
  • 3 min de lecture

20e dimanche du temps ordinaire - 17 août 2025

Évangile selon saint Luc 12, 49-53


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L’Évangile ne manque pas d’images contrastées. Doux et humble de cœur, Jésus l’était, mais sa douceur était celle d’un cœur passionné ! Violence des pacifiques !

Il a lutté jusque dans la mort et sa résurrection demeure un feu de Pentecôte !

 

Le feu réchauffe, il est vie. Mais la vie est risque et le brasier purifie. Quand Jésus allume le feu de l’Esprit, c’est une conversion qu’il initie. « Quand vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres par rapport aux exigences de la justice ».

Quand Jésus répand son souffle, il faut en accepter les risques.

 

Quiconque s’intéresse à la personne de Jésus, même un tant soit peu, se voit provoqué par elle. Toute découverte prend d’elle-même le sens d’une interprétation et s’adresse autant au cœur qu’à l’Esprit. Ce ne sont pas seulement les traits fondamentaux et les contours caractéristiques de la prédication, du comportement et du destin de Jésus qui nous deviennent visibles dans toute approche de son mystère, on saisit en même temps les conséquences qui s’imposent pour la vie personnelle.

 

Voici que le feu de l’Évangile s’attaque à nous demeures et il arrive que la douce quiétude du foyer se charge en divisions. « Je vous laisse ma paix, dit Jésus, mais pas comme le monde la donne » ! Nous pensions vivre en paix ; nous avions domestiqué la Parole de Dieu à nos mesures ; mais il suffit que l’un d’entre nous prenne au sérieux ce Jésus qui marche vers sa Passion pour que nous soyons divisés. « Qui n’est pas avec moi est contre moi » !

 

L’Évangile est feu. L’Église n’est pas une bande de bons copains ni un club de gentlemen !

Le baiser de paix que nous échangeons n’est pas une mondanité. Le baptême n’est pas une sinécure : « Vous êtes devenus esclaves de Dieu » ! « Et vous avez récolté la vie » ! Nulle demeure si elle n’a pas été épurée par le feu et reconstruite par l’appel brûlant de la Pâque n’a de promesse de vie éternelle !

 

« Vous avez récolté la vie » ! Car celui qui prend sur lui le joug de Jésus sait qu’il est léger : lui, le premier, a été jeté au feu de l’Esprit. Parce qu’il a connu le baptême du sang, il est en droit - en lui seul – d’exiger autant. Vous avez gagné la vie en devenant esclaves de Dieu, car le baptême du sang s’épanouit en résurrection et le feu en brasier que nul ne pourra éteindre.

 

On me dira : ne soyez pas si exigeant : il ne faut pas éteindre la mèche qui fume encore !

Précisément, il faut la ranimer, faire revivre le feu et prendre les risques d’un nouveau brasier !

 

« Je suis venu allumer un feu sur la terre ». Rien ni personne ne pourra nous imposer la règle de Jésus, sinon lui seul et le mystère qu’il révèle du Père. Aucune pieuse attestation ni aucune profession de foi, aucune Église et aucun dogme ne peuvent m’arracher ou m’imposer une décision qui est personnelle. Car c’est d’un feu qu’il s’agit et il doit me brûler le cœur. Seul le feu vif qui trouver à brûler. La foi est une morsure, emprise de ce que nous avons appris de Jésus Christ. Elle est une cicatrice, désir ouvert en nous qui ne pourra jamais s’éteindre de toujours mieux connaître et mieux aimer Celui à qui j’ai donné ma confiance. La foi ressemble fort à l’amour et doit se transformer en amour. Étouffée par l’expérience de la souffrance, par le travail, par le plaisir ou tout simplement par la négligence, la foi peut « couver » comme le feu qui dort. Mais rien ne pourra éteindre la savoir une fois goûtée : nul ne peut plus prétendre ne rien savoir de la lumière une fois qu’il a été plongé dans la clarté du jour.

« Je suis venu allumer le feu sur la terre », dit Jésus, rien ni personne ne pourra éteindre le brasier allumé sur notre terre, au matin de Pâques. Mieux vaut savoir : qui s’approche du feu en connaîtra la morsure !

  

Michel Teheux



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