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Prise au piège

  • Photo du rédacteur: Michel Teheux
    Michel Teheux
  • 27 juil.
  • 3 min de lecture

17e dimanche du temps ordinaire - 27 juillet 2025

Évangile selon saint Luc 11, 1-13


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Un marchandage habile ! Dieu fait du rabais ! Dieu est pris à son propre piège.

« Toutes les nations seront bénies en Abraham », telle est la promesse de l’Alliance. Et voici qu’Abraham se prend au sérieux et intercède pour la ville maudite.

Dieu est pris au piège de l’Alliance, car l’amour n’existe pas s’il n’a déjà tout donné. Dieu victime de sa fidélité ; il a une seule Parole. Son honneur est en jeu « le psalmiste, un jour, mettra Dieu au pied du mur : « Nous sommes la risée de nos ennemis ; pour l’honneur de ton nom, sauve-nous » !

 

Trente, vingt, dix… pourquoi ne pas poursuivre le marchandage ? « S’il y avait un juste, détruirais-tu ? Non, dit Dieu, je ne détruirais pas ». Ce juste dont dépend la vie de toute la ville a un nom : Jésus. À cause de celui qui s’est montré obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix, Dieu ne pourra détruire la ville de perdition, l’humanité déchue et prostituée.

« Si à cause d’un seul homme, la mort a régné, combien plus à cause de Jésus Christ et de lui seul, régneront dans la vie de ceux qui reçoivent en plénitude le don de la grâce qui les rend justes ».

Dieu « a supprimé le billet de la dette qui nous accablait, il l’a annulé en le clouant à la croix du Christ ».

Comment pourrait-il oublier l’invocation de son Fils : « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi ».

« Si vous, vous avez donné de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ».

 

La prière, en nous, est source de récréation : « L’Esprit vient au secours de notre faiblesse et crie ‘Abba ‘, Père ».

En nous la prière atteste le lien de notre naissance et l’avènement de la nouveauté de l’Alliance. La promesse n’est plus de l’ordre du possible, d’un possible aléatoire : en Jésus, elle s’est faite réalité. Notre prière se fait sans doute invocation, mais cette invocation n’est pas de l’ordre du marchandage ou d’une victoire à arracher ; nous invoquons, c’est-à-dire nous faisons appel à une réalité reconnue, et - oserons-nous dire’ à un droit : « Dieu, souviens-toi de ce que tu as accompli par ton Bien-Aimé ; comment oublierais-tu ton œuvre et la Pâque de ton Fils » ?

 

Lorsque nous faisons mémoire du Fils, notre prière se fait fervente intercession : « Fais venir ton règne au milieu de nous » !

Mais notre « mémoire » est déjà exaucement de notre prière, car, sans aucun doute, Dieu se souvient. La prière nous « évangélise », elle nous découvre sous notre face sauvée, rachetée.

« Vous n’avez pas reçu un esprit d’esclave », « par le baptême, vous ave été mis au tombeau avec le Christ, avec lui vous avez été ressuscités ».

 

Trente, vingt, dix… Dieu n’est plus à acheter : une fois pour toutes, il a tout perdu. En son Bien-aimé, il a, lui, tout rendu pour acquérir la perle fine. Dieu a payé le prix au-delà de tout ce qui était convenu.

Les lois de l’offre et de la demande sont jetées bas ; comment alors ne pas entrer dans le seul ordre que Dieu connaisse : la gratuité et la grâce ?

Car tel est bien l’ordre de la prière : lorsque l’amant dit à l’aimée : « viens avec moi, je t’aime », son amour est à la foi proclamation et humble demande, en un mot, invocation.

 

 

Michel Teheux



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