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Marie nous ouvre le chemin du Ciel

  • Photo du rédacteur: Frédéric Kienen
    Frédéric Kienen
  • 18 août
  • 4 min de lecture

Assomption de la Vierge Marie - 15 août 2025

Évangile selon saint Luc 1, 39-56


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Selon une ancienne tradition orientale, lorsque les apôtres se rendirent au tombeau de Marie, ils ne trouvèrent pas son corps, mais seulement des fleurs embaumées. Ces fleurs, diront plus tard les pèlerins de Jérusalem, symbolisent la beauté et la pureté de la vie de Marie. Comme si Dieu avait voulu laisser un parfum de Ciel sur la terre, pour rappeler qu’elle vit désormais dans sa gloire… et qu’elle nous y attend.


Chers Frères et Sœurs,


Les Lectures de ce jour nous conduisent au cœur, non pas de la fête parfois trop arrosée de péket, mais bien du mystère marial. Marie, humble servante du Seigneur, qui a dit oui à Dieu et qui, au terme de sa vie, est accueillie corps et âme dans la gloire du ciel, demeurant de ce fait « la première en chemin ». Ainsi, c’est en bonne Mère qu’elle nous conduit avec elle encore aujourd’hui et demain vers son Fils, notre Seigneur.


Et ce chemin qu’elle nous ouvre commence par une vision de sa gloire : « Un signe grandiose apparut dans le ciel : une femme, revêtue de soleil, la lune sous ses pieds et sur sa tête une couronne de douze étoiles ». Cette femme, c’est Marie glorifiée, mais aussi l’Église : belle, lumineuse et victorieuse, et pourtant prête à un combat contre le mal. Car dans sa vie, rappelons-nous, Marie a connu la joie de l’enfantement mais aussi l’épée de la souffrance. Plus précisément, dans l’histoire de sa vie, tout a commencé à Nazareth avec l’annonce de l’ange quand Marie a répondu : « Voici la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole ». Ce Fiat a ouvert la porte au salut pour toute l’humanité en se préparant à accueillir le Sauveur incarné.


Dès réception de ce don, portée par cette grâce reçue de Dieu, Marie « se met en route rapidement » vers Élisabeth afin de lui présenter le Christ qu’elle porte en elle. Là encore, elle est la première en chemin : elle apporte la présence de Jésus au monde et fait tressaillir la joie dans le cœur des autres. Ainsi, ce don, elle ne garde pas pour elle… elle le partage. Et ce partage s’exprime dans son Magnificat, un chant d’action de grâce qui célèbre Dieu proche des humbles par son Fils.


Puis, au terme de sa vie terrestre, ce oui a trouvé son accomplissement dans l’Assomption, appelée également Dormition par nos frères et sœurs orthodoxes. Mais comment saisir le sens de ce dogme reconnu officiellement en 1950 bien qu’il soit déjà prié et attesté dès le 5e siècle par saint Cyrille d’Alexandrie ? En réalité, c’est saint Paul qui nous en rappelle son fondement : « Le Christ est ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis ». Marie, associée intimement à l’œuvre de son Fils, est la première des rachetés à partager pleinement la victoire de Pâques. De par sa dignité de mère de Dieu, après sa mort terrestre, elle est rappelée ou plus précisément enlevée[1] entièrement – corps, âme et esprit – par son Fils auprès de Lui. Ainsi, elle est déjà là où nous sommes appelés à être et nous attend. Bref, elle est la première appelée à suivre le chemin de son Fils auprès du Père dans son corps glorieux, toujours guidée par la lumière de Dieu, devenant ainsi le témoin privilégié de la foi universelle qui conduit à la joie et à la vie.


Au-delà du dogme, Marie n’est donc pas seulement un modèle pour notre foi en la vie éternelle, elle est aussi et surtout une Mère qui nous protège, une Église qui accueille chacun de ses enfants tel qu’il est… avec amour. Comme une maman attentive, dans cette image ancienne de la protection maternelle, elle nous « couvre de son voile ». Comme une maman aimante, elle veille sur chacun de nous, surtout quand le combat du quotidien devient rude. Ainsi, sa tendresse n’est pas une douceur mièvre. Au contraire, c’est la force d’un amour indéfectible et qui ne lâche jamais ses enfants.


Pour conclure, chers Frères et Sœurs, aujourd’hui, en contemplant le mystère de l’Assomption, où Marie, enlevée au Ciel par Dieu le Père, est glorifiée, nous comprenons que son chemin est aussi le nôtre : en disant oui chaque jour à Dieu, en portant le Christ aux autres, en chantant sa louange même au milieu des épreuves, et en gardant les yeux fixés sur la victoire de la Résurrection. Car Marie nous précède, elle nous entraîne et, protégés sous son manteau contre les affres de la vie, elle nous conduit sûrement à son Fils.


Ainsi, en action de grâce, nous pouvons l’invoquer en priant : « Ô Marie, toi qui es la première en chemin, garde nos pas dans la lumière du Christ. Apprends-nous à dire oui comme toi, et couvre-nous de ton voile de tendresse jusqu’au jour où, avec toi, nous verrons ton Fils face à face. »


Amen. Alléluia !

 

Frédéric Kienen


[1] Assomption vient du verbe latin « assumere » qui signifie « assumer » ou « enlever ».



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