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Second pas de l’Avent :  «Convertissez-vous ! »

  • Photo du rédacteur: Frédéric Kienen
    Frédéric Kienen
  • il y a 13 heures
  • 3 min de lecture

2e dimanche de l'Avent - 7 décembre 2025

Is 11, 1-10 ; Rm 15, 4-9 et Mt 3, 1-12


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Chers Frères et Sœurs,


En ce deuxième dimanche de l’Avent, déjà guidé par la flamme de l’espérance, les Écritures nous tournent vers un désir essentiel du cœur humain : la paix. Non pas une paix fragile ou simplement extérieure, mais une paix profonde, durable, celle que Dieu seul peut donner. Ainsi, cette seconde flamme qui nous éclaire aujourd’hui, celle de la paix, vient illuminer notre foi, notre cœur et notre vie durant ce temps de l’Avent, ce temps d’introspection et d’attente vigilante.


Tout d’abord, vous le savez, notre Église et notre société possèdent de nombreux symboles dont la colombe tenant un brin d’olivier pour la paix. Toutefois, plus de 2500 ans avant l’heure, Isaïe nous présente un signe étonnant pour désigner cette même paix : « Un rameau sortira de la souche de Jessé ». Pour saisir ce signe, nous pouvons nous interroger sur le sens de cette expression. Jessé est le père du roi David. Ainsi, la « racine » ou la « souche de Jessé » désigne la dynastie davidique, une lignée qui semblait coupée, appauvrie, comme un arbre abattu. Or voilà qu’un rameau, un rejeton, va repousser et redonner la vie. Et ce rameau ? C’est Jésus, l’Emmanuel, le Messie promis. Lui qui va naître dans l’humilité, dans un monde traversé par la violence et les divisions. Pourtant, c’est bien en lui que va renaître l’espérance. En effet, Isaïe décrit un monde presque impossible : le loup qui habite avec l’agneau, le léopard avec le chevreau, le lion qui mange du fourrage comme le bœuf. Vous l’aurez donc compris… ces images ne sont pas naïves mais symboliques. Elles annoncent la paix messianique, cette réconciliation des contraires que seule la présence de Dieu peut opérer. Car quand l’Esprit du Seigneur repose sur quelqu’un… le monde change autour de lui. Mais encore faut-il accueillir avec foi cette paix.


C’est cette nécessité que saint Paul nous rappelle dans son épitre lorsqu’il affirme que « tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour nous instruire, afin que par la persévérance et la consolation que donnent les Écritures, nous ayons l’espérance ». Pourquoi ? D’abord, parce que les Écritures peuvent nous consoler et illuminer nos cœurs dans nos détresses… parce qu’elles nous révèlent que la fidélité de Dieu est un chemin de paix. Bref, elles nous rappellent que Dieu ne nous abandonne jamais, qu’il tient ses promesses et qu’il rend stable ce qui est fragile. Paul insiste également sur l’unité : le Christ est venu pour que Juifs et païens puissent glorifier Dieu d’un même cœur et d’une même voix. La paix messianique n’est donc pas seulement un sentiment intérieur, mais une communion où la paix avec Dieu devient paix entre nous.


Mais l’Évangile introduit aussi une parole (on ne peut plus réaliste) qui nous secoue… celle de Jean-Baptiste lorsqu’il crie : « Convertissez-vous ! » Nous dévoilant ainsi la réalité de notre monde. Pourquoi ? Car nous savons que la paix ne tombe pas du ciel sans une préparation et une transformation intérieure de vouloir cette paix… d’être nous-mêmes des instruments de paix. Toutefois, Jean ne nous laisse pas seul et nous donne le chemin à suivre en nous propose un baptême d’eau, un signe de purification, qui annonce également quelqu’un de plus grand que lui : « Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » L’eau lave certes… mais l’Esprit transforme et renverse notre cœur, c’est-à-dire qu’il le convertit. Ainsi, c’est l’Esprit qui nous donne la force de pardonner, le courage de renoncer à la violence, la capacité de voir l’autre comme un frère et une sœur. Ainsi, illuminé et guidé par l’Esprit, la paix demeure et devient possible, réelle, vivante.


Pour conclure, chers Frères et Sœurs, l’Avent nous rappelle que la paix ne vient pas d’abord de nos efforts seuls, mais de l’accueil d’un petit enfant dans notre vie et notre foi ; l’accueil d’un rameau fragile que Dieu fait naître au cœur du monde. Ainsi, la vraie paix naît quand je laisse Dieu adoucir mon cœur, quand je demande pardon ou que je pardonne, quand je choisis l’écoute plutôt que le jugement, quand je me laisse consoler par la Parole de Dieu qui me relève. Dès lors, en ce temps d’introspection et d’attente vigilante, méditons ceci : Le Christ n’apporte pas seulement la paix… Il est notre paix.


Aussi, demandons au Seigneur de faire de nous ce petit rameau qui pousse malgré la dureté du monde. Que son Esprit Saint nous purifie et nous renouvelle, pour que la paix qu’Il met en nous puisse grandir autour de nous. Que le désert de nos cœurs devienne peu à peu un jardin de paix.


Amen. Alléluia !

 

Frédéric Kienen



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