Premier pas de l’Avent : Veiller et espérer
- Frédéric Kienen

- 30 nov.
- 4 min de lecture
1er dimanche de l'Avent - 30 novembre 2025
Is 2,1-5, Rm 13,11-14a et Mt 24,37-44

Chers Frères et Sœurs,
Chers parents et vous, chers enfants qui vous préparez à votre première communion,
Voilà ! Nous y sommes… nous pouvons maintenant nous souhaiter « Bonne année » ! Et vous qui me regardez en vous disant : « Bonne année ? Êtes-vous sûr monsieur le vicaire ? Vous n’auriez pas un peu forcé sur le vin de messe ? » En réalité, une nouvelle année liturgique commence aujourd’hui. C’est l’année A qui met à l’honneur l’évangéliste Matthieu pour nous guider sur les pas de le vie de Jésus. Et, pour rappel, le premier jour de cette nouvelle année liturgique commence toujours le premier jour de l’Avent… soit un temps de quatre semaines pour ouvrir nos cœurs et préparer la venue du Seigneur le jour de Noël. Et ce matin, la première bougie que nous avons allumée porte un nom très simple mais immense : l’espérance. L’espérance vers laquelle les Lectures entendues nous conduisent avec douceur.
Tout d’abord, Isaïe nous présente une scène spectaculaire. Nous y voyons tout un peuple en marche vers une montagne lumineuse. Et cette montagne ? C’est celle du Seigneur. Honnêtement, cette image est magnifique dans l’unité et la paix qu’elle transmet. Imaginez toutes les nations qui se mettent en route ensemble main dans la main ; toutes les nations qui montent ensemble vers Dieu pour recevoir Sa lumière. Mais pas n’importe quelle lumière ! Car, comme autre symbole puissant de la paix que cette image nous procure, la lumière de Dieu transforme tout… les armes et les épées deviennent des outils de vie. Autrement dit, Isaïe nous offre cette image de Dieu qui nous promet un avenir où la paix sera plus forte que la violence, où Sa lumière sera plus forte que la nuit. Alors la voilà, notre première bougie qui nous ouvre vers l’Avent… la voilà, la source de notre espérance qui tient en cette promesse : Dieu prépare un monde nouveau et nous invite déjà à y entrer.
Saint Paul, quant à lui, nous engage à ne pas rester passif mais bien agir, c’est-à-dire à suivre cette lumière d’espérance. Il nous le rappelle d’ailleurs avec vigueur : « L’heure est venue de vous réveiller ». Ainsi, vous l’aurez compris, l’espérance, ce n’est pas attendre passivement ; c’est se lever, ouvrir les yeux et choisir la lumière plutôt que l’obscurité. Bref, c’est décider, aujourd’hui, de vivre comme des enfants de lumière, illuminés par l’Amour de Dieu Notre Père, dans la bonté, la générosité et la vérité.
Cette insistance de tenir cette lumière d’espérance dans nos vies et à partager sans modérations autour de nous vient également de Jésus lui-même. En effet, rappelez-vous, Il nous dit : « Tenez-vous prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. » Bon ! Alors Jésus nous rassure tout de suite sur le fait que nous ne devons pas veiller comme si nous devrions nous tenir sur nos gardes, c’est-à-dire animés par la peur. Non ! Il nous demande de veiller et de nous tenir prêts par amour, comme quand nous attendons l’arrivée d’un ami. Ainsi, durant l’Avent, cette attitude de veiller et de se tenir prêt, c’est garder le cœur ouvert et sans s’endormir dans la routine… c’est rester capables de reconnaître la venue et la présence de Jésus dans les petits signes de chaque jour vécus en famille, à l’école, au travail… comme par exemple un geste d’amour reçu, un pardon donné, une main tendue, un sourire sincère, un regard bienveillant.
Pour conclure, chers enfants, ce matin vous avez réfléchi au sens des symboles de l’Avent qui vous préparent à vivre la joie de Noël dans la confection d’une crèche durant les quatre semaines prochaines. Vous avez découvert aussi le nom des quatre bougies de l’Avent : espérance, paix, joie et amour. Ces bougies qui demeurent comme quatre petits phares qui vous guideront vers Noël, vous et vos parents. Alors, laissez-vous guider… le chemin commence… la bougie de l’espérance est déjà allumée. Et rappelez-vous durant toute cette première semaine que cette lumière vous dit quelque chose d’important. Car même quand tout semble difficile, même quand vous avez peur ou doutez, elle vous dit : Emmanuel… c’est-à-dire Dieu marche avec nous.
Et vous, chers parents, chers Frères et Sœurs, rappelez-vous que l’espérance chrétienne à vivre durant ce temps de l’Avent est ancrée dans cette promesse : le Christ vient. Plus précisément, le Christ vient pour renouveler toutes choses… pour renouveler nos vies. Il vient éclairer nos cœurs, nos familles, nos choix. Il vient dissiper l’obscurité de nos fatigues et de nos blessures. Il vient fortifier ce qui est fragile, relever ce qui est tombé et renouveler ce qui semble usé.
Alors, en ce début d’Avent, demandons-lui une grâce toute simple… celle de raviver la flamme de l’espérance en nous. Qu’elle brûle dans nos maisons, dans notre unité pastorale, dans notre manière de regarder le monde. Qu’elle nous pousse, comme Isaïe nous y invite, à marcher unis et en paix dans la lumière du Seigneur. Qu’elle nous garde vigilants, comme Jésus le demande, et attentifs aux signes de Sa présence dans nos vies. Enfin, qu’elle oriente nos pas vers Noël, où Dieu se fait petit enfant pour nous dire à nouveau Emmanuel… « Je marche avec vous ».
Amen. Alléluia !
Frédéric Kienen



