Le signe de la croix … triptyque de l’Amour trinitaire
- Frédéric Kienen
- 14 juin
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 juin
Fête de la Sainte Trinité - 15 juin 2025
Pr 8,22-31 , Rm 5,1-5 et Jn 16,12-15
Chers Frères et Sœurs,
En ce jour de solennité, l’Église nous invite à contempler le mystère central de notre foi : Dieu est Trinité… un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Et ce mystère, loin d’être une idée abstraite, inaccessible et lointaine, est une réalité bien vivante que nous confessons, que nous célébrons et surtout que nous incarnons. Car chaque fois que nous traçons le signe de la croix, nous disons avec notre corps, notre âme et notre esprit que nous croyons en ce Dieu unique et trinitaire. Ainsi, ce geste apparemment simple, souvent machinal, est en réalité le signe tangible de l’Amour de la Trinité… tel un triptyque de l’Amour : l’Amour présent dès le commencement ; l’Amour qui se répand dans nos cœurs ; l’Amour de la vérité dont nous devenons les témoins. Bref, trois volets de l’Amour trinitaire que nous incarnons et sommes donc appelés à vivre et à rayonner au quotidien.
Premier volet de l’Amour trinitaire. Dans le livre des Proverbes, la Sagesse éternelle se tient aux côtés de Dieu comme une compagne dans l’œuvre de la création. Elle est « jouant devant lui à tout moment », comme un enfant joyeux dans la maison du Père. Les premiers Pères de l’Église y ont vu une image du Fils, Parole éternelle, créateur avec le Père dans l’Esprit. Ainsi, la Trinité ne commence pas avec nous ni même avec l’histoire du salut. Pourquoi ? Parce qu’elle précède tout et est à l’origine de tout. Et nous ? Nous sommes les précieux fruits de l’Amour qui engendre, qui crée et donne la vie.
Deuxième volet de l’Amour trinitaire. Saint Paul nous fait passer de la contemplation du Dieu créateur à l’intimité de la relation personnelle avec Dieu. Par le Christ, nous avons accès au Père et l’Amour de Dieu a été répandu en nos cœurs par l’Esprit Saint. Ici encore, toute la Trinité est à l’œuvre dans nos vies, dans notre quotidien… avec le Père, comme source de paix, le Fils, comme médiateur de notre justification, l’Esprit, comme lien vivant et dynamique de l’Amour. Ainsi, nous comprenons que cet Amour n’est pas passager, car il nous meut. Il transcende notre vie et y demeure tant dans le bonheur que dans l’épreuve. De même, il ne déçoit pas, car même dans la détresse, il demeure, grandit et nous fortifie. Ainsi, vivre l’Amour trinitaire au quotidien, ce n’est pas fuir les épreuves, mais les traverser avec foi, en demeurant confiant que notre Père est avec nous et en nous.
Troisième volet de l’Amour trinitaire. Jésus nous révèle encore aujourd’hui l’action de l’Esprit. L’Esprit qui se reçoit et se transmet, comme le Fils qui ne fait rien sans le Père. L’Esprit, silencieux et intangible certes, mais qui palpite au rythme de notre cœur. Ainsi, dans la Trinité demeure l’humilité divine, c’est-à-dire une circulation parfaite de l’Amour et du don… où le Père donne au Fils, le Fils donne à l’Esprit, l’Esprit nous donne tout. Et pour nous, une ultime question demeure ? Sommes-nous prêts à entrer dans cette triple dynamique du don afin d’en refléter son image ? Sommes-nous prêts à vivre selon ce modèle trinitaire où l’Amour, la source de toute vie, peut circuler, se partager et s’offrir ?
Pour conclure, chers Frères et Sœurs, chaque fois que nous traçons sur nous le signe de la croix, nous faisons mémoire du Père, du Fils et de l’Esprit ; nous devenons le triptyque de la relation de l’Amour trinitaire. Mais n’oublions pas que ce geste n’est pas seulement un symbole, mais plutôt le rappel que nous portons en nous cette vie trinitaire, c’est-à-dire à aimer comme le Père, à servir comme le Fils et à consoler comme l’Esprit.
Aussi, en cette fête de la Trinité, traçons sur nous la croix avec foi et conscience. Qu’elle ne soit pas un geste machinal, mais la marque de notre identité chrétienne : enfants du Père, disciples du Fils, temples de l’Esprit. Et que cette croix nous envoie chaque jour vivre, aimer et servir à l’image de la Trinité, source et sommet de tout Amour.
Amen. Alléluia !
Frédéric Kienen
