top of page

Le Saint Sacrement, ce don d’Amour qui nous unit au Christ

  • Photo du rédacteur: Frédéric Kienen
    Frédéric Kienen
  • 21 juin
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 28 juin

Le Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ - 22 juin 2025

Gn 14,18-20 ; 1Co 11,23-26 ; Lc 9,11b-17



Chers Frères et Sœurs,

 

Depuis la Pentecôte et le retour au temps extraordinaire de l’ordinaire, nous sommes engagés dans un chemin de redécouverte et d’approfondissement de la foi. En effet, rappelez-vous, après avoir célébré le don de l’Esprit Saint, rappel de notre baptême, puis contemplé le mystère de la Sainte Trinité, nous voici aujourd’hui invités à nous arrêter devant le grand mystère de l’Eucharistie, le cœur de notre vie chrétienne. Ainsi, en cette solennité du Saint-Sacrement, nous accueillons cet appel à vivre plus pleinement notre communion au Christ par le pain et le vin consacrés.


Mais avant d’entrer pleinement dans notre méditation, je vous propose un bref historique de la solennité que nous célébrons ce jour. La Fête-Dieu ou fête du Saint-Sacrement est née au milieu du XIIIe siècle dans notre diocèse, à Liège. Cette fête a été inspirée par une vision mystique de sainte Julienne de Cornillon, religieuse augustinienne. En effet, Julienne, dès son adolescence, reçoit dans la prière une intuition puissante : l’Église a besoin d’une fête spécifique pour honorer le Saint-Sacrement. Et sa vision ? La lune à qui il manque un croissant. Ainsi, soutenue par d’autres femmes visionnaires, telle qu’Eve de saint Martin, Julienne porte ce projet avec persévérance, malgré les oppositions fortes des autorités de l’époque. En effet, qui dit un jour de fête religieuse supplémentaire dit encore un jour de travail des ouvriers suspendu … et donc moins d’argent pour les notables. Sous la pression de ceux-ci, sainte Julienne et ses sœurs n’auront d’autre choix que de quitter Liège. Dans son exode forcé, Julienne passera même ici à Huy, au Val Notre Dame pour terminer le pèlerinage de sa vie à Fosses-la-ville le 5 avril 1258. Dès lors, c’est grâce à Julienne et à l’appui du futur pape Urbain IV (originaire de la Principauté de Liège … coïncidence ?) que cette fête est instituée en 1264 pour toute l’Église. La Fête Dieu ou Fête du Saint Sacrement est donc le fruit d’un profond amour de l’Eucharistie et d’un désir que le peuple chrétien s’y attache davantage.


Bon ! Après cette brève interruption historique, penchons-nous sur les lectures de ce jour qui nous tracent une belle fresque de l’Eucharistie. Tout d’abord, dans le livre de la Genèse, Melchisédech, prêtre-roi de Salem, vient au-devant d’Abraham avec du pain et du vin puis bénit Abraham au nom du Dieu Très-Haut. Inutile d’être un grand théologien pour remarquer que ce geste préfigure déjà l’offrande eucharistique : le pain et le vin, signes de bénédiction et de paix. Ensuite, avec saint Paul, nous recevons le plus ancien récit de l’institution de l’Eucharistie où Paul nous transmet ce qu’il a lui-même reçu : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. » Pourquoi ce texte est important ? Car il nous rapporte avec certitude que l’Eucharistie est d’une part mémoire vivante de la Passion du Christ et d’autre part une actualisation de son amour livré pour nous. Enfin, dans l’Évangile de Luc, Jésus nourrit la foule avec cinq pains et deux poissons. Dans ce récit, non seulement Jésus rassasie mais il y a aussi et surtout surabondance. Ce miracle est donc une annonce … celle que, dans chaque Eucharistie, Jésus nous nourrit non seulement physiquement mais spirituellement, par son propre Corps, une nourriture qui ne manque jamais.


Et pour nous aujourd’hui ? Cette fête du Saint Sacrement, du Corps du Christ, est une invitation à revenir à l’essentiel de notre foi : notre lien au Christ vivant dans l’Eucharistie, cet acte d’unité et de Communion avec toute l’Eglise. Bref, ce lien d’amour entre nous et le Christ que sainte Julienne voyait dans cette présence eucharistique comme un soleil éclatant qui devait illuminer l’année chrétienne ; un soleil encore plus resplendissant dans son époque marquée par des divisions où l’Eucharistie devient source de paix, de vérité et d’unité.


Pour conclure, chers Frères et Sœurs, j’offre à votre méditation ces quelques questions : avons-nous encore faim de l’Eucharistie ? Avons-nous conscience que, dans chaque messe, c’est le Christ lui-même qui vient à notre rencontre ? Ne vivons-nous pas parfois ce sacrement comme une simple habitude ? Ainsi, aujourd’hui, la fête nous invite à redécouvrir ce Corps du Christ qui nous est offert avec les yeux émerveillés de Julienne. Pourquoi ? Car l’Eucharistie n’est pas seulement un rite : c’est la présence réelle du Ressuscité, qui veut demeurer en nous pour faire de nous son Corps vivant dans le monde.


Alors, en cette solennité du Saint-Sacrement, demandons à Dieu la grâce de renouveler notre amour pour l’Eucharistie. Qu’elle soit notre force dans l’épreuve, notre paix dans l’agitation, notre joie dans le quotidien et que, inspiré par cette même vision de sainte Julienne de Cornillon, nous sachions reconnaître, dans le pain rompu, la présence humble et brûlante du Christ Sauveur.


Amen. Alléluia !

 

Frédéric Kienen



©2018-2025 Unité pastorale de Huy

bottom of page