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L’espérance nous relie à ceux qui nous ont quittés

  • Photo du rédacteur: Frédéric Kienen
    Frédéric Kienen
  • 2 nov.
  • 3 min de lecture

Commémoration des fidèles défunts

Sg 3, 1-6.9 ; 1Co 15, 51-57 et Jn 6,37


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Chers Frères et Sœurs,


Chaque année, au lendemain de la fête de tous les saints, l’Église nous invite à tourner notre regard vers ceux qui nous ont précédés dans la mort, ceux que nous avons aimés, ceux qui ont marqué notre vie, et qui parfois continuent d’habiter notre cœur avec une présence silencieuse. Ce n’est pas un jour de tristesse pure, même s’il éveille des larmes. C’est un jour d’amour. Et plus encore : un jour de confiance et d’espérance.


C’est dans cet élan que le Livre de la Sagesse nous offre aujourd’hui une parole d’une tendresse infinie : « Les âmes des justes sont dans la main de Dieu. » En effet, il est vrai que nous ne savons pas toujours comment parler de la mort … comment rejoindre une famille dans la peine du départ d’un proche. Toutefois, nous sommes présents pour être présent, pour annoncer cette Parole d’espérance qui nous dit ce que nous avons le plus besoin d’entendre : ceux que nous avons perdus ne sont pas perdus pour Dieu. Nos défunts aimés ne sont pas dans le néant ni dans un vide angoissant ; ils sont dans la main de Dieu et rien ne peut arracher quelqu’un de la main de Dieu. Ainsi, même si la mort nous semble parfois injuste, même si nous ne voyons plus ces visages, eux voient Dieu. Cette certitude ne supprime pas la douleur du deuil, certes … mais elle la transfigure car au cœur de la séparation, l’espérance en la résurrection demeure et allume une lumière pour le moment de nos retrouvailles.


En méditant plus profondément sur le sens de cette espérance qui anime notre foi, Saint Paul va encore plus loin ; dans le sens où il ne nous parle non seulement de consolation, mais de victoire. « La mort a été engloutie dans la victoire. » Dès lors, nous pouvons saisir le sens de notre célébration qui nous réunit aujourd’hui, où nous ne célébrons pas la mort, mais la défaite de la mort. Pourquoi ? Car le Christ est bien ressuscité. Nous le professons ensemble et cette vérité anime notre foi. Ainsi, depuis que le tombeau s’est ouvert au matin de Pâques, il est devenu impossible de regarder le cimetière comme la fin de l’histoire. Alors oui … la mort demeure encore mystérieuse, elle est encore douloureuse, mais elle n’est plus une muraille. Elle est une porte qui s’ouvre sur un Royaume de paix et de joie. « Grâce soit rendue à Dieu qui nous donne la victoire par Jésus Christ ! », nous dit encore saint Paul. Et cette victoire ? C’est une victoire reçue, offerte, déposée en nous comme une semence de résurrection. Et aujourd’hui, en priant pour nos défunts, nous confessons à nouveau que le Seigneur les conduit jusqu’à la plénitude de cette victoire.


Enfin, Jésus lui-même met une parole définitive sur notre espérance : « Tout homme qui voit le Fils et croit en lui aura la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. » Quelque chose d’immense se dit là : Dieu ne perd personne. Personne n’est trop loin, trop fragile, trop pécheur, trop abîmé pour être accueilli dans le cœur miséricordieux du Christ. De même, Jésus nous offre cette autre promesse : « Je ne rejetterai pas celui qui vient à moi ». Ainsi, c’est cette promesse qui nourrit notre prière ce jour et que nous pouvons porter dans nos voix et dans nos cœurs pour ceux qui sont partis sans bruit, ceux qui ont eu peu de mots de foi, ceux qui ont été loin de l’Église, ceux dont nous nous demandons parfois où ils en sont.


Pour conclure, chers Frères et Sœurs, aujourd’hui, nous faisons mémoire de tous ceux que nous avons croisés, côtoyés, chéris durant notre vie. Pas pour retenir ce qui s’en va, non ! Mais bien pour confier ce qui demeure : la vie. Nous leur offrons ainsi l’Eucharistie, non comme un geste symbolique, mais comme un acte d’amour qui rejoint les âmes que nous aimons. Car nos prières ne sont jamais vaines ; car elles entrent dans la vie de Dieu, et là rien ne se perd. Et si nous sommes encore dans la peine, que nos larmes soient comme des gouttes d’espérance. Car ce que nous vivons dans la foi, eux le vivent dans la lumière. Ils nous précèdent, ils nous attendent, et le Christ marche entre eux et nous comme un pont vivant.


Aussi, Seigneur, garde nos défunts dans ta paix et garde-nous dans l’espérance de les revoir dans ton Royaume de paix, de joie et d’amour.


Amen. Alléluia !

 

Frédéric Kienen

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