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L’Avent, c’est comme une nappe à repasser…

Photo du rédacteur: Frédéric KienenFrédéric Kienen

Dernière mise à jour : 22 déc. 2024

2e dimanche de l’Avent — 8 décembre 2024

Évangile selon saint Luc 3, 1-6


Chers Frères et Sœurs,


 

Préparer une nappe pour un repas festif, comme celui de Noël à venir, est une belle métaphore de l’Avent. On lisse méticuleusement les plis (quitte à devoir sortir rapidement le fer à repasser), on la dispose avec soin pour que tout soit prêt à recevoir les convives. Dans nos démarches personnelles durant ce temps liturgique, cette action simple peut refléter notre disposition intérieure à chercher le contentement et la perfection pour accueillir notre ami le plus cher : Jésus. Plus précisément, l’Avent est ce temps de préparation, ce moment où nous nous apprêtons à accueillir le Christ, non seulement dans la crèche, mais surtout dans nos vies. Ainsi, c’est dans cette mission de se préparer que les lectures d’aujourd’hui nous orientent, en nous engageant à vivre comme dans cette attente fébrile d’anticipation précédant le tintement libérateur de la sonnette de la maison qui annonce l’arrivée des premiers convives. Comme on lisse une nappe ou sa tenue avant un grand repas de fête, notre tâche spirituelle durant l’Avent est donc d’aplanir les aspérités de notre cœur pour faire place au Seigneur.


Bon ! La table est prête… nickel ! Ce qui nous conduit à notre seconde étape pour que la fête soit parfaite. Pour la découvrir, inspirons-nous du prophète Baruch qui s’adresse à Jérusalem dans un moment d’espérance. Il l’invite à quitter ses vêtements de deuil pour revêtir une parure de gloire. Cette image à elle seule est parlante. En effet, dans notre élan de perfection, je suis sûr que chacun de nous tend à se montrer sous son meilleur jour, à prendre soin de son apparence. Pourquoi ? Car si le regard que l’on pose sur soi-même nous plait, notre assurance et notre bien-être se manifesteront proportionnellement en joie à partager. Dès lors, nous comprenons que cet appel de Baruch à Jérusalem n’est pas une simple invitation à un changement extérieur, mais bien à un appel à une transformation intérieure. Plus précisément, Baruch nous rappelle que Dieu est ce miroir dans lequel nous plongeons d’abord notre regard capable de susciter notre joie. Mais pour que ce reflet de Lui en nous soit également parfait, la surface de ce miroir doit être la plus lisse et la plus pure possible… sans un pli. Voilà pourquoi Dieu prépare un chemin sans heurts et joyeux pour ramener ses enfants à Lui. Il aplanit les montagnes, comble les ravins et crée un chemin droit. Cette image de nivellement symbolise donc la manière dont Dieu veut intervenir dans nos vies : il désire ôter les obstacles qui empêchent notre cœur d’accueillir sa présence et nous invite à participer à cette œuvre de transformation intérieure.


Mais comment pouvons-nous réaliser cette transformation intérieure ? Pour ce faire, rappelons-nous que Dieu nous a créés à son image et à sa ressemblance. En d’autres termes, à travers ce miroir qui est Dieu lui-même et dans lequel nous nous regardons, nous voyons aussi ce reflet de Dieu, ce reflet d’Amour en nous. C’est donc ce même reflet capable de transformer notre vie intérieure que l’Évangile de Luc nous montre à travers Jean-Baptiste, celui qui ouvre la voie au Christ. En effet, il ouvre une voie à notre transformation intérieure en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Toutefois, force est de constater que cette préparation, comme celle d’un chemin à parcourir dans le désert, demande un effort intentionnel. Pourquoi ? Car, tout comme Baruch prophétisait l’action de Dieu sur sa création, il s’agit ici d’aplanir les montagnes de notre orgueil, de combler les vallées de notre découragement et de redresser les chemins tortueux de nos vies. Bref, Jean-Baptiste ne parle plus d’un changement extérieur, mais bien d’une transformation du cœur. Ainsi, en plus de nos plus beaux atours griffés Baruch qui agissent sur notre confiance, nous comprenons que, pour que notre reflet soit parfait, nous devons également préparer notre âme durant ce temps de l’Avent, pour qu’elle devienne ce lieu accueillant pour le Christ. (Petit indice : cela passe surtout par la prière, la réconciliation et un engagement renouvelé envers nos frères et sœurs.)


Bon ! Nous pouvons maintenant revenir à notre image de l’Avent comme un linge parfaitement lissé. Avant un repas festif, nous prenons soin de préparer la table et notre tenue : tout doit être beau et propre pour honorer les convives, le tout agrémenté d’une joie satisfaisante. De même, nous portons un regard tout aussi attentif à notre cœur, en le voyant également comme une table que nous préparons pour accueillir Jésus. Ainsi, comme nous savons que lisser une nappe, un vêtement demande du temps et de l’attention, l’Avent demeure ce temps pour enlever les plis un à un, comme un appel personnel pour chacun d’entre-nous d’affronter nos résistances, nos habitudes de péché ou notre indifférence spirituelle. Mais au terme de ces préparatifs, quel bonheur ce sera d’en contempler le résultat : un linge net, une tenue parfaite, un cœur apaisé et une table prête à célébrer. C’est ce que Dieu attend de nous : une disponibilité joyeuse et paisible à sa venue.


Pour conclure, chers Frères et Sœurs, retenons que l’Avent est ce temps de grâce où Dieu nous donne l’occasion de nous convertir et de préparer nos cœurs. Aussi, mettons-nous à l’œuvre avec confiance et humilité car, comme Baruch nous le promet, Dieu nous ramène dans la joie ; car, comme Jean-Baptiste nous l’annonce, tout être vivant verra le salut de Dieu. Alors, lissons les plis de nos cœurs, rectifions nos chemins, voyons plus que notre reflet, transformons nos cœurs et revêtons la parure de la foi et de l’amour.


Que ce temps d’attente devienne pour chacun un chemin de lumière et de paix, jusqu’à la rencontre joyeuse avec le Christ.


Amen. Alléluia.

 

Frédéric Kienen



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