top of page

La foi comme une attente active, persévérante et vigilante

  • Photo du rédacteur: Frédéric Kienen
    Frédéric Kienen
  • 10 août
  • 3 min de lecture

19e dimanche du temps ordinaire - 10 août 2025

Sg 18, 6-9 ; He 11, 1-2.8-19 et Lc 12, 32-48


ree


Un jour, un vieil horloger expliquait à son apprenti comment régler un mécanisme compliqué.« Tu vois, lui dit-il, chaque petite pièce, même la plus insignifiante, joue un rôle essentiel. Si elle manque, tout s’arrête. » L’apprenti, intrigué, répondit : « Mais maître, comment savoir si chaque pièce est bien à sa place ? » Le vieil homme sourit : « Il faut écouter battre le cœur de l’horloge. »


Chers Frères et Sœurs, les Lectures de ce jour nous conduisent à ce cœur de la foi, de l’espérance et de la vigilance. Elles forment comme un fil d’or qui traverse l’histoire du salut où Dieu, en tant que Père attentif à ses enfants, nous fait la promesse de son amour. Un amour infini auquel chacun de nous est invité à y répondre librement par la foi. La foi qui s’épanouit à travers trois attitudes : la mémoire vivante des merveilles de Dieu, la confiance radicale en Dieu et la vigilance joyeuse.


Tout d’abord, pour illustrer cette mémoire vivante et active, le Livre de la Sagesse nous rappelle la nuit pascale, où Dieu libère son peuple de l’esclavage en Égypte. Notons que cette nuit n’était pas un simple souvenir historique. Non… elle était vécue à nouveau dans chaque génération par la prière et le culte. Le peuple se souvenait ainsi que Dieu est fidèle à ses promesses, car ce mémorial nourrissait leur espérance et les fortifiait dans les épreuves.

Pour nous aussi, la foi commence par cette mémoire : se rappeler ce que Dieu a déjà accompli dans notre vie et dans l’histoire, tout en sachant que l’histoire, inscrite avec celle de notre vie, nous conduit vers l’éternité. Merveilleux, n’est-ce pas ? Ainsi, oublier ces merveilles, c’est risquer de vivre comme si Dieu ne faisait rien dans nos vies ou comme s’il ne faisait pas battre le cœur de notre foi.


Pour exprimer cette confiance de la foi, et ce malgré l’incertitude de la vie, la Lettre aux Hébreux nous offre une magnifique définition : « La foi est la garantie des biens que l’on espère, la preuve des réalités qu’on ne voit pas. » Et pour illustrer cette définition, Abraham en est l’icône. Il a quitté sa terre, il a marché vers l’inconnu, il a accepté même l’épreuve du sacrifice d’Isaac, parce qu’il croyait que Dieu était capable d’accomplir l’impossible. En ce sens, nous comprenons que sa foi ne reposait pas sur des calculs humains, mais sur la certitude que la parole de Dieu ne trompe jamais. De même, les épreuves que nous pourrions rencontrer dans nos vies ne sont au final qu’un moment d’espérance, pour découvrir que son amour demeure avec nous. Et pour nous ? En réalité, l’exemple d’Abraham nous rassure que, même si nous ne voyons pas nos pas lorsque nous avançons sur le chemin de notre vie, en lâchant nos sécurités et nos insécurités, la lumière de sa promesse demeurera et nous guidera.


Pour nous engager avec persévérance dans la vigilance des signes de son Amour, Jésus nous dit : « Sois sans crainte, petit troupeau ». Ses mots sont tendres et nous rappellent que Dieu prend soin de nous, même si nous sommes peu nombreux ou fragiles. Toutefois, cette tendresse s’accompagne également d’une certaine exigence et d’une saine persévérance, c’est-à-dire en restant prêts et à l’affut de sa présence, comme les serviteurs qui attendent leur maître susceptible de rentrer à toute heure de la nuit. Voilà pourquoi Jésus nous avertit que celui à qui beaucoup a été confié, on demandera beaucoup. Pourquoi ? Car notre foi, à l’image de l’Amour infini du Père, peut porter du fruit qui prend sa source dans l’amour concret et le service tourné vers les autres. Ainsi, nous comprenons que la vigilance chrétienne n’est pas une tension anxieuse. Au contraire, elle est une attente aimante, semblable à celle d’un fiancé qui prépare tout pour le retour de sa bien-aimée.


Pour conclure, chers Frères et Sœurs, ces trois attitudes nous montrent que la foi biblique n’est pas une idée abstraite ni un sentiment vague. La foi est une relation vivante avec Dieu, qui s’enracine dans le souvenir de ses œuvres, qui ose faire confiance même dans l’incertitude et qui se manifeste par une vigilance active, sereine et joyeuse. La foi n’est donc pas (et ne peut pas être) statique, car elle peut toujours grandir et s’affermir dans la prière, se fortifier dans l’épreuve, se purifier dans l’obéissance et le service.


Aussi, que cette Eucharistie renouvelle en nous au quotidien la mémoire des merveilles de Dieu, qu’elle fortifie notre confiance, et qu’elle nous garde vigilants dans l’amour, afin que, lorsque le Maître viendra, Il nous trouve prêts, les lampes allumées et le cœur en fête.


Amen. Alléluia !

 

Frédéric Kienen



©2018-2025 Unité pastorale de Huy

bottom of page