top of page

L’Amour, c’est l’essentiel de nos vies

  • Photo du rédacteur: Frédéric Kienen
    Frédéric Kienen
  • 2 août
  • 3 min de lecture

18e dimanche du temps ordinaire - 3 août 2025

Qo 1, 2 ; 2, 21-23 ; Col 3, 1-5.9-11 et Lc 12,13-21


ree

Permettez-moi de commencer notre méditation du jour par une petite histoire. Il était une fois, un roi très riche qui, au moment de mourir, convoqua ses trois fils et leur dit : « Je vais bientôt quitter ce monde. Je vous autorise chacun à m’apporter une valise pour l’au-delà. Mettez-y ce que vous jugez le plus précieux. » Le premier fils, très rationnel, remplit sa valise d’or et de pierres précieuses. Le deuxième, sentimental, y plaça des souvenirs, des lettres, des photos. Le troisième, silencieux, ne mit dans sa valise qu’un petit carnet… rempli des actes de bonté que le roi avait posés toute sa vie : une main tendue, une oreille attentive, un pardon difficile, un sourire offert à temps. Quand le roi mourut, les anges l’accueillirent à la porte du Royaume et examinèrent ses valises. La première – l’or – fut aussitôt rejetée : « Ici, cela n’a aucune valeur. » La deuxième – les souvenirs – fut accueillie avec tendresse, mais laissée de côté : « Beau… mais trop terrestre. » Mais la troisième – le carnet des actes d’amour – fit rayonner tout le ciel. Un ange déclara : « Voilà la vraie richesse. Celle qui dure éternellement. »


Chers Frères et Sœurs,


Les Lectures que nous venons d’entendre aujourd’hui nous confrontent à une vérité souvent mise de côté dans notre société matérialiste : ce que nous possédons ici-bas n’est pas éternel. Et pourtant, combien de nos efforts, de notre temps, de notre énergie sont consacrés à accumuler, à sécuriser, à protéger tant des choses qui, un jour, disparaîtront inexorablement.


 « Vanité des vanités, tout est vanité », s’écrie Qohélet dans notre première lecture. En réalité, ce cri résonne comme un coup de tonnerre dans nos illusions. En effet, Qohélet ou l’Ecclésiaste, pourtant sage et riche, réalise que toute réussite humaine – travail, richesse, sagesse même – est vouée à passer. Pourquoi ? Parce que la mort physique et biologique ne fait pas de distinction : ce que j’ai construit et accumulé ici-bas, un autre en profitera quand je ne serai plus, parfois sans même l’apprécier.


De même, Jésus, dans l’Évangile, abonde dans ce sens au départ de cet homme qui l’interpelle : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage ». Jésus refuse de s’immiscer dans cette dispute matérielle. Mais il en profite pour enseigner quelque chose de bien plus profond : « Gardez-vous de toute avidité. » Puis il raconte cette parabole du riche insensé. Cet homme a tout réussi : de bonnes récoltes, de grands entrepôts, une belle retraite planifiée. Mais Dieu lui dit : « Insensé ! Cette nuit-même, on va te redemander ta vie. » Et cette question qui claque : « Ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il ? » Toutefois, ne nous méprenons pas. Ces paroles de Jésus n’est pas une condamnation de la richesse, ni une invitation à la pauvreté forcée. Non ! C’est un appel à la sagesse. Car, au final, ce que nous faisons de nos biens matériels – comment nous les partageons, comment nous les mettons au service des autres – voilà ce qui leur donne une valeur spirituelle.


Saint Paul vient appuyer cette affirmation, lorsqu’il dit : « Recherchez les réalités d’en-haut. » Comme Jésus, cela ne veut pas dire fuir le monde, mais vivre en ayant les yeux tournés vers Dieu. Plus précisément, ce qui demeure, ce qui construit notre vraie richesse, ce sont les vertus : l’amour, la générosité, la patience, la foi. Bref, le véritable essentiel, tout ce qui nous accompagne au-delà de la mort.


Pour conclure, chers Frères et Sœurs, posons-nous ces deux questions que je laisse à votre propre méditation : A quoi tenons-nous le plus aujourd’hui ? Où est notre trésor ? Aussi, demandons au Seigneur de purifier nos cœurs de toute avidité, pour que nous puissions chercher ce qui ne se rouille pas, ce qui ne se vole pas : les biens du Royaume, l’amour qui se donne, la foi qui grandit, la charité qui construit… Car l’essentiel, c’est ce qui ne meurt pas. Car l’essentiel, c’est ce que nous faisons par amour.


Amen. Alléluia !

 

Frédéric Kienen





©2018-2025 Unité pastorale de Huy

bottom of page