top of page
  • Photo du rédacteurMichel Teheux

Homélie pour le 17e dimanche du temps ordinaire

Dernière mise à jour : 13 sept. 2023

Évangile de Matthieu 13, 44-52



Le valet découvre un trésor en travaillant dans son champ.

Un antiquaire trouve la pierre qu’il n’attendait plus.

Et chacun risque tout pour cette merveille. Le cœur a des raisons que la raison ignore et, dit-on, la passion fait commettre des folies… !


Vendre tout pour la joie de regarder une perle… On ne peut parler du Royaume qu’en termes de séduction. On ne peut risquer tout que si on a trouvé un trésor qui mérite ce risque.

On ne risque pas sa vie par devoir, mais par amour et par passion.

Si tant d’hommes ne risquent plus vraiment leur vie sur l’Évangile, c’est peut-être que la Bonne Nouvelle n’est plus pour eux ni une nouvelle ni une joyeuse nouvelle.

Dieu, lui, a tout risqué – sa réputation, sa tranquillité, sa vie même – parce que nous avions du prix à ses yeux. Et Saint Paul a bien compris que tout le Nouveau Testament tient en ceci: « Dieu nous a choisis selon le dessein de son amour ».

Pour Dieu, l’Évangile c’est d’abord un amour.

Pour nous, l’Évangile est-il une grande passion ?


Nous ne comprendrons jamais rien à l’Évangile si nous en parlons comme de l’extérieur, comme quelque chose qui ne serait pas vital pour nous. Sans doute sera-t-il une sagesse respectable et nous admirerons alors l’élévation d’âme à laquelle il nous conduit. Sans doute sera-t-il une morale exigeante et nous découvrirons les sommets auxquels il peut nous amener. Sans doute éveillera-t-il notre émotion religieuse et il pourra même nous initier à une expérience spirituelle. Mais, en ces cas, nous serons encore comme ces foules qui entendaient Jésus, s’enthousiasmaient en l’écoutant. Nous serons parmi ces foules qui veulent le faire roi ou qui pensent qu’il est le Messie attendu et espéré. Mais nous ne serons pas encore des disciples de Jésus.


Car pour tout quitter et suivre Jésus jusqu’au bout du chemin, pour mettre nos pas dans ceux de celui qui a tout quitté – « Il s’est abaissé jusqu’à la mort et la mort de la croix » - pour devenir sacrement de la passion de Dieu pour les hommes, en un mot pour devenir disciple de Jésus, il faut beaucoup aimer.

C’est cette passion pour Jésus qui est critère de discernement dans l’Évangile, c’est l’amour qui fait la différence.

Rappelez-vous Madeleine – « Il lui sera beaucoup pardonné parce qu’elle a beaucoup aimé » ! – Pierre – « M’aimes-tu » ? -, Zachée, la syro-phénicienne et tant d’autres.


Aujourd’hui nous sommes appelés à devenir non pas seulement de bons élèves, mais des apprentis du Royaume. L’élève apprend, il connaît, il sait.

L’apprenti se lie avec son travail ; il n’y a de bon apprenti que celui qui aime son métier. Le disciple est un apprenti.

Initié aux exigences du Royaume, il aime l’Évangile et il s’attache à son Maître. Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ! Mais il est vrai aussi que là où est ton cœur, là est ton trésor !


Pour quoi ou pour qui vivons-nous ?

Là est le critère du jugement. L’Évangile n’aura d’autre poids de vie que tout ce que nous aurons risqué en son nom. Seuls les pauvres de cœur, ceux qui n’auront plus rien d’autre à apporter que leur pauvreté puisqu’ils auront tout vendu – mérites, assurances qui confèrent les définitions et les formules, certitudes ou bonne conscience -, seuls les pauvres auront part au Royaume.

Car ils sont comme les enfants qui s’impliquent tout entiers dans ce qu’ils font.

N’auront part au Royaume que ceux qui jouent le jeu…


Michel Teheux




Commentaires


Les commentaires ont été désactivés.
bottom of page