Habemus Papam ! Habemus Pastorem !
- Frédéric Kienen
- 10 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 mai
4e dimanche de Pâques - 11 mai 2025
Évangile selon saint Jean 10, 27-30

Chers Frères et Sœurs,
Aujourd’hui, l’Église est en fête. Non seulement nous célébrons le dimanche du Bon Pasteur, jour où nous prions tout spécialement pour les vocations – sacerdotales, religieuses, missionnaires, laïques – mais plus encore, la joie pascale s’intensifie avec une annonce qui résonne dans le cœur de toute l’Église : Habemus Papam ! Nous avons un pape ! Car oui, pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, le nouveau successeur de Pierre s’appelle Léon XIV, et ses premières paroles énoncées sur le balcon de la basilique saint Pierre, simples et fortes, nous rejoignent profondément et nous relèvent après trois semaines vécues dans la tristesse : « Que la paix soit avec vous ! », « Dieu vous aime, Dieu nous aime tous ! », « Nous sommes des disciples du Christ. »
Quel beau message pour ce dimanche où Jésus se révèle comme le Bon Pasteur, celui qui connaît ses brebis et que ses brebis écoutent. C’est d’ailleurs ce que l’Évangile de Jean nous rappelle aujourd’hui, le fait que nous ne sommes jamais seuls. « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. » En d’autres termes, Jésus nous appelle. Non pas de façon arbitraire, mais bien dans la plus grande intimité de notre être… car il nous connaît, chacun personnellement. Et c’est là le cœur de toute vocation : une voix qui appelle, une oreille qui écoute, une vie qui répond. Ainsi, la vocation n’est pas d’abord une tâche à accomplir, mais bien une relation vivante avec le Christ et une fidélité radicale à son appel d’amour. Bref, c’est cela, être disciple.
Et remarquez comme cette définition de la vocation rejoint les premiers mots de notre nouveau pape Léon XIV : « Nous sommes des disciples du Christ. » Comme en réponse à cet appel de Jésus, il ne commence pas son ministère en parlant de lui-même, mais bien en nous rappelant notre identité commune. « Que la paix soit avec vous ! » Comme le Christ ressuscité au soir de Pâques, il nous annonce également la paix, comme la colonne vertébrale de son pontificat (du latin « pons, pontis » le pont, et « facere » faire). Car pour Léon XIV, « être pape, dit-il, c’est faire des ponts », c’est bâtir des ponts entre chacun de nous, peu importe le genre, l’origine, la culture ou le niveau social ; et ce afin d’entrer en dialogue… de vivre et bâtir ensemble la paix.
Elle est donc là, la vocation de l’Église : une Église missionnaire et ouverte, qui ne garde pas pour elle le trésor de l’Évangile, mais qui le partage à tous, dans le respect, dans la joie et dans l’unité. Alors certes, il peut y avoir des entraves dans la réception de la Bonne Nouvelle, à l’image du récit des Actes des Apôtres d’aujourd’hui, où Paul et Barnabé sont rejetés par certains. Toutefois, habités par la flamme de la paix, cette flamme qui vivifie leur cœur et nourrit leur vocation, ils ne se découragent pas. Ils poursuivent leur mission, remplis de joie et de l'Esprit Saint. Ainsi, nous sommes appelés nous aussi à être des missionnaires de la paix, des témoins de l’amour de Dieu.
Alors en ce dimanche des vocations, laissons cette triple parole du pape Léon XIV résonner dans cœurs : « Que la paix soit avec vous ! » afin d’accueillir la paix du Ressuscité, cette paix qui vient de Dieu et plus forte que les blessures du monde ; « Dieu nous aime tous ! » afin de saisir et retrouver le fondement baptismal de notre propre vocation avec cette certitude que nous sommes aimés inconditionnellement par un même Père ; « Nous sommes des disciples du Christ ! » afin de vivre l’Église en disciples et non en simples spectateurs, c’est-à-dire une Église en marche, qui écoute et répond joyeusement à l’appel du Seigneur.
Alors oui ! Chers Frères et Sœurs, Dieu continue d’appeler aujourd’hui ses enfants : à être prêtre ou diacre, à être consacré, à fonder une famille, à servir les pauvres, à enseigner, à bâtir la paix. Aussi, que chacun continue jour après jour à écouter et à reconnaitre la voix du Christ qui nous appelle : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? À quoi m’appelles-tu ? Et que ce nouveau pontificat, confié à Léon XIV, soit surtout pour nous tous un élan et une invitation à bâtir des ponts, à sortir de nos enfermements, à annoncer avec audace, humilité et joie cette merveilleuse Bonne Nouvelle de paix et d’amour : « Dieu nous aime tous ! »
Amen. Alléluia !
Frédéric Kienen