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Elle me casse les pieds…

  • Photo du rédacteur: Michel Teheux
    Michel Teheux
  • 19 oct.
  • 3 min de lecture

29e dimanche du temps ordinaire - 19 octobre 2025

Évangile selon saint Luc 18, 1-8


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Des gens qui vous cassent les pieds, chacun en connaît, et chacun sait aussi que « ce que femme veut, Dieu le veut ».

Écoutez ce que dit le juge impie ! « Je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus me casser la tête ! » Aux chrétiens des premières communautés qui s’étonnent de voir tarder l’avènement du jugement de Dieu, Luc déclare : « Veillez, ne vous lassez pas d’attendre : Dieu finira par accomplir son œuvre » !

 

Longue patience de l’Église à l’image de la longue patience de Dieu. L’enfantement du Royaume est une œuvre de longue haleine. Et si le Royaume est déjà maintenant l’éternel aujourd’hui de Dieu, Dieu a devant lui toute l’éternité pour façonner la face de la terre.

 

« Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus » ? Les paroles de Jésus sont d’une agilité subtile. Jésus, en racontant la parabole, va emmener ses auditeurs bien au-delà du fait divers. Si le juge de l’histoire fini par « rendre justice », Dieu, lui « fera » justice. Elle atteste que Dieu remet les choses en ordre, renouvelle, rend juste ce qui ne l’était pas. Au lieu d’évoquer la répression, le jugement de Dieu parle d’accomplissement, de perfection, d’épanouissement.

« Je vous le dis, atteste Jésus, Dieu accomplira sa promesse. Veillez dans l’espérance, tournez l’histoire vers l’avenir ».

 

Frères, lorsque nous faisons mémoire de ce qui nous est arrivé en Jésus-Christ, quand nous célébrons l’Événement de Pâques nous donnons un sens à l’histoire des hommes et à notre histoire personnelle. Nous les orientons, car elles ne vont pas n’importe où ; elles vont vers leur accomplissement. Nous ne sommes pas enfermés dans une histoire qui serait perpétuel recommencement, mais nous vivons dans une aventure qui va « de commencement en commencement ». Nous sommes des empêcheurs de tourner en rond.

 

« Dieu fera-t-il justice à ses élus » ? Sans doute nos amours d’aujourd’hui sont-elles encore marquées par l’égoïsme, mais, dans la foi, tout geste d’amour devient porteur de vie éternelle. L’effort pour la justice et la paix, la fraternité été la liberté sont encore bien pauvres au regard du projet de Dieu sur l’humanité, mais ils disent déjà où se construit le monde nouveau.

 

« Dieu ne fera-t-il pas justice à ceux qui crient vers lui » ?

Frères et sœurs, veillez dans l’espérance ! Dans votre prière, vous entrevoyez déjà cette terre nouvelle et vous tournez l’histoire vers son avenir. Ceux qui n’auront pas cessé d’appeler l’univers nouveau dans leur prière et dans leur vie, Dieu en fera des justes, des hommes accomplis. Devant les impasses du monde, beaucoup peuvent dire « « À quoi bon » ?

Devant tant de détresses, tant d’injustices, de violences, il y a de quoi perdre cœur. Mais la prière nous ébranle, elle nous oriente vers Dieu !

Gonflé d’amour, elle fait germer en nous ce qui sera. Si la prière nous découvre les horizons de Dieu, elle met nos vies en route, elle fait advenir ce que nous pressentons, car elle est le chant de Pâques. Elle proteste, s’impatiente, stimule, construit.

Priez, c’est humblement recréer l’univers. À l’intérieur même de nos pesanteurs.

 

« Dieu ne fera-t-il pas justice à ceux qui crient vers lui » ?

Empêcheurs de tourner en rond, nous nous tenons debout, tenons en nos mains le bâton de la promesse de Dieu. Et lorsque nous le brandissons, les bras levés vers le ciel dans la prière, c’est déjà la victoire de Dieu qui transfigure le monde.

  

Michel Teheux



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