Courage, Prière et Foi…
- Frédéric Kienen

- 18 oct.
- 4 min de lecture
29e dimanche du temps ordinaire - 19 octobre 2025
Évangile selon saint Luc 18, 1-8

Chers Frères et Sœurs,
Les Lectures d’aujourd’hui sont pour nous un appel au courage de la foi. Déjà par l’encouragement de saint Paul à Timothée qui l’encourage à tenir bon dans l’enseignement reçu, à demeurer fidèle malgré les épreuves. De même dans l’Évangile, Jésus nous donne la parabole de la veuve persévérante : une femme faible aux yeux du monde… mais forte par sa constance dans la prière. Ainsi, tant l’exemple de Timothée que de cette veuve résonnent comme un appel pressant à ne pas nous décourager dans la foi, à ne pas baisser les bras surtout quand tout semble lent, silencieux ou injuste. Et en cas de faiblesse ? Nous disposons de deux merveilleux des dons : celui de la prière et le secours auprès de Marie comme notre première médiatrice auprès de son Fils.
Tout d’abord, dans sa lettre, conscient des difficultés de témoigner de la Bonne Nouvelle dans notre monde, saint Paul encourage son disciple Timothée à demeurer ferme dans la foi reçue : « Demeure dans ce que tu as appris et dont tu as acquis la certitude. » Autrement dit, reste ferme, ne lâche pas, continue à croire… reste solidement enraciné dans la Parole de Dieu, même quand tout autour de toi semble vaciller. Paul sait que la fidélité à l’Évangile n’est pas toujours facile. Il faut du courage pour tenir bon, pour annoncer la Parole « à temps et à contretemps », comme il le dit. En effet, le monde dans lequel vivait Timothée n’était pas plus simple que le nôtre : il y avait déjà l’indifférence, la moquerie, la tentation de se taire. Et pourtant, Paul l’exhorte à continuer, à persévérer, à garder la flamme allumée.
Dans l’Évangile, Jésus nous parle de cette même persévérance à travers la parabole de la veuve importune. Cette femme ne se lasse pas de réclamer justice auprès d’un juge indifférent. Elle ne se décourage pas, elle revient sans cesse, avec patience et obstination. Finalement, le juge finit par l’écouter, non par bonté, mais parce qu’il en a assez de ses demandes. Et Jésus conclut en disant : « Dieu ne ferait-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? » Cette femme, c’est un peu l’image de la foi du chrétien : fragile, mais obstinée ; petite, mais inébranlable. Ainsi, par cette parabole, Jésus nous engage et nous rassure à prier sans se décourager. Non pas parce que Dieu serait sourd à nos prières, mais parce que la prière persévérante transforme notre cœur, elle nous façonne dans la foi, elle nous apprend à attendre selon le temps de Dieu, et non selon le nôtre. Plus précisément, prier sans se décourager, c’est croire que Dieu agit même quand nous ne voyons rien. C’est tenir bon quand tout semble inutile. C’est rester debout dans la foi, même quand le silence de Dieu nous pèse. La prière persévérante n’est pas une fuite, mais un acte de courage. C’est le combat intérieur de la foi, celui de l’espérance contre la lassitude, celui de la confiance contre le découragement.
Et c’est là que Marie, en sa qualité de médiatrice entre nous et son Fils, nous rejoint tout particulièrement. En effet, en ce mois d’octobre, mois du Rosaire, l’Église nous invite à tourner notre regard vers elle. Marie, la femme de foi, qui a su dire « oui » sans tout comprendre. Marie, qui a prié dans la joie de Nazareth comme dans la douleur du Calvaire. Marie, qui a tenu bon jusqu’au bout, dans la confiance absolue. Pour la rejoindre dans son courage, nous avons le Rosaire comme une école de persévérance. En effet, c’est à travers la répétition du « Je vous salue Marie » que nos cœurs apprennent la patience, la paix et la fidélité. Toutefois, ne nous méprenons pas, le Rosaire n’est pas une prière mécanique. C’est un souffle régulier, un battement du cœur, une manière de demeurer avec Jésus par les yeux de sa Mère. Ainsi, dans chaque dizaine du chapelet, Marie nous conduit à la rencontre de son Fils : dans ses joies, dans ses douleurs, dans sa gloire. Elle nous apprend à méditer la vie du Christ, à l’aimer plus profondément, à lui faire confiance même quand tout semble obscur. Le Rosaire est donc la prière de ceux qui veulent tenir bon. C’est la prière du quotidien, simple et fidèle, qui nous aide à rester reliés à Dieu quand les mots nous manquent ou quand la foi s’essouffle.
Pour conclure, chers Frères et Sœurs, Jésus nous parle aujourd’hui dans le silence de nos cœurs. En fermant les yeux, nous pouvons l’entendre nous encourager : « Tenez bon… Appuyez-vous sur Ma Parole… Je demeure à vos côtés ! » De même, si le bruit du monde est trop prenant au point de nous étourdir, n’oublions jamais que nous avons une maman, pleine de grâce et prompte à nous couvrir de son voile de tendresse. Une maman bienveillante qui peut accompagner et nourrir nos prières. Ainsi, dans nos moments de doute, dans nos moments de joies, nous pouvons la laisser nous guider au rythme du Rosaire. Pourquoi ? Car chaque prière est une lumière dans la nuit ; chaque Ave est un pas vers la confiance… un grain de foi prêt à germer et à s’épanouir dans le jardin de nos cœurs. Ainsi, quand le Seigneur viendra, il trouvera en nous une foi vivante, humble et persévérante… une foi qui a tenu bon, dans la prière et dans la paix.
Amen. Alléluia !
Frédéric Kienen



