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« C’est pour cela que je suis sorti »

Photo du rédacteur: Michel TeheuxMichel Teheux

5e dimanche du temps ordinaire - Évangile selon saint Marc 1, 29-39




La plainte de ceux qui souffrent aujourd’hui se fait encore entendre : la vie de l’homme sur terre est comme une corvée, il même des journées de manœuvre. Ne l’avez-vous jamais entendue ?

Et ceux qui disent : vivement le soir, vivement le week-end, vivement les vacances, vivement la pension et, pourquoi pas, vivement la mort ! Guerres, violences, pollutions, inflation, crise économique sont au menu quotidien. J’en connais qui ont décidé de ne plus ouvrir leur journal pour ne pas se laisser démoraliser…

 

Ce jour-là, on se pressait, on se bousculait à la porte de la maison de Simon. Pensez donc : on voulait voir ! Était-ce donc vrai ce que l’on racontait ? la belle-mère du pêcheur venait d’être relevée de sa fièvre !

 

On se pressait, on se bousculait à la porte : toute la ville s’était donné rendez-vous : quelqu’un enfin répondait à son attente ! Finies les paroles creuses et les discours de consolation : quelqu’un prenait sur lui le mal de l’homme ! Jésus s’est approché de l’homme malade, il a rejoint sa fièvre et son angoisse et il a rendu cette vie d’homme possible. On se présenta, un autre jour, bientôt déjà… Une autre foule, - la même finalement – aux portes de la ville de Jérusalem qui tue les prophètes – pour voir celui que se chargera du péché du monde.

 

Aujourd’hui, il ne permet pas que l’on parle car si le rassemblement de la multitude auprès du guérisseur exprime bien son succès auprès des foules, il marque aussi l’ambiguïté de l’attitude de celle-ci vis-à-vis de lui. S’il guérit toutes les infirmités, c’est pour renvoyer chacun à sa question décisive : « Qui est donc celui-là ? » Ce jour-là, le vendredi qui n’est plus très éloigné déjà, lorsque nul ne pourra plus se tromper sur son pouvoir et sa grandeur, un centurion, un étranger, l’affirmera : « Celui-ci est Fils de Dieu ! » Ce jour-là, nul ne pourra plus se tromper sur la réponse de Dieu à l’interrogation des hommes : Dieu paiera le prix, le prix fort, pour montrer qu’il prend en compte leur accusation et la fait sienne. Car Dien n’a finalement d’autre réponse face au mal qui accable les hommes que de le prendre sur lui, jusqu’à la passion extrême et la croix.

 

Relevé, ressuscité par la grâce de cette Bonne Nouvelles, l’homme est remis en route. La belle-mère de Simon se mit à les servir. La manœuvre découvre le sens de son travail. Celui-ci est toujours aussi pénible et notre vie reste une corvée, mais, désormais, elle conduit quelque part. Les relevailles sont pour une nouvelle naissance, une vie renouvelée. Luttes contre les maladies physiques ou mentales, luttes contre les maladies sociales et les injustices qui asservissent la personne et divisent le monde, luttes contre les maladies spirituelles qui déforment et détruisent à la fois Dieu et l’homme… le champ de l’amour et du service est immense. Un chemin est tracé qui est le chemin de la vie.

 

« C’est pour cela que je suis sorti » ! Oui, lorsque Jésus commence à parcourir toute la Galilée, c’est bien « l’heure » qui approche : ce n’est pas la renommée du guérisseur qui se répand, c’est l’appel de Dieu qui est lancé à tous les vents.

La Bonne Nouvelle de l’Évangile commence sa marche victorieuse.

 

On se pressait à la porte de la maison de Simon à Capharnaüm.

Une Bonne Nouvelles y était proclamée. On se presse sur le seuil de maison de Pierre, qui est l’Église. Une Bonne Nouvelle y est annoncée, de siècle en siècles : à vous tous, foule d’éclopés, multitude sans espoir, hommes parmi les hommes, Dieu vous annonce la grâce de son Royaume.

 

Michel Teheux




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