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Photo du rédacteurMichel Teheux

33e dimanche du temps ordinaire

Évangile selon saint Marc 13, 24-32



Il y a des figuiers qui bourgeonnent : l’été est proche ! On pourrait ne voir que les détresses terribles qui s’abattent sur le monde, et Dieu sait si elles sont nombreuses et angoissantes…

Mais il y a aussi des branches qui deviennent tendres. Des hommes qui ne se laissent pas gagner par la dureté ni aigrir par les échecs, et qui font pousser, en ce monde, des fruits de tendresse. Voyons-nous cela ?

 

C’est par ces humbles signes, pourtant, que le Fils de l’homme est à notre porte.

Ils sont commencés les derniers temps, chaque fois qu’un cœur d’homme invente quelque part un mot d’amour, un acte de bonté ou de solidarité, un geste gratuit d’affection. Le grand rassemblement des élus est déjà instauré chaque fois que des nations, des races, des gens de toutes sortes font un pas vers la communion et la compréhension. Le voyons-nous ?

 

Pourquoi donc est-ce toujours la calamité, la souffrance qui bouchent notre horizon ? Nous ne pouvons peut-être pas faire autrement tant pèsent sur nous l’angoisse et la douleur ; et, sait-on jamais, nous n’osons peut-être pas faire autrement, tant la foi nous parait fragile au regard des échecs du monde.

 

La grande détresse, Jésus l’a subie. Il l’a traversé de son amour et, depuis lors, toute détresse est annonce, appel, enfantement. Il n’y a plus d’impasse en nos routes du malheur : Celui qui n’a pas laissé son Fils voir la corruption ne permettra pas non plus que tous ses fils soient détruits à jamais. Le retour du Seigneur, qu’annonce la Parole de ce dimanche, n’est pas un événement à craindre ; il n’est pas non plus à reporter vers je ne sais quel avenir en spéculant sur sa date. Il est commencé, un grand souffle l’annonce : le souffle de l’Esprit qui, inlassablement, fait naître l’amour.

 

Il est bon que nous regardions vers l’achèvement de toutes choses, afin que nous ne soyons pas crispés sur ce qui n’est que provisoire. En même temps, notre regard ne doit pas se perdre dans le rêve, mais nous ramener au quotidien où déjà se jouent les derniers temps.

 

Ainsi, gardant le Seigneur devant nous sans relâche, nous ne céderons pas au désespoir ni ne fuirons dans l’évasion, mais, au contraire, nous ouvrirons la porte au Fils de l’homme qui se tient à nous attendre. Aucune génération ne passe avant que cela n’arrive, car c’est à tout moment de notre histoire que la nouvelle création est à l’œuvre.

 

Puisque le monde ancien, fermé sur lui-même, s’en est allé et qu’un nouveau monde, ouvert sur l’avenir, est déjà né, ouvrons les yeux pour le voir naître, prenons la route de la vie pour en faire surgir de nouveaux signes pour tous les hommes.

 

Le soleil s’obscurcit, la lune perd son éclat, les étoiles tombent du ciel… plus de jour ni de nuit, plus de haut ni de bas… l’univers se défait, nos certitudes tombent.

Le langage de l’Évangile semble ébranler nos représentations du monde. En fait, il nous fait discerner entre le provisoire et le définitif. Car cette décréation aboutit à une révélation : celle du Fils de l’homme venant dans la gloire.

 

Tout cela est image, mais nous renvoie à une réalité bien quotidienne. Car il est là déjà le Royaume de Dieu ; la foi nous le fait désirer, reconnaître, construire.

À travers épreuves et joies, doutes et certitudes, échecs et grâce, le Royaume s’approche de nous et nous rassemble dans la même espérance.

 

 

Michel Teheux



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