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14e dimanche du temps ordinaire

  • Photo du rédacteur: Michel Teheux
    Michel Teheux
  • il y a 6 jours
  • 3 min de lecture

Évangile selon saint Luc 10, 1-12.17-20



La liturgie résonne aujourd’hui de cris d’étonnement.

Le feu a pris et le souffle de l’Esprit de Dieu soulève une grande espérance.

L’été est là et rien ni personne ne pourra empêcher que le soleil réchauffe les cœurs.

Sans doute Jésus a-t-il pris la route de Jérusalem et la ville tuera le prophète, sans doute la croix est-elle au bout du chemin, mais c’est déjà la joyeuse exubérance qui bouleversait le jardin au matin de Pâques qui est préfigurée dans l’effervescence précédent le départ des soixante-douze disciples.

Déjà ils portent l’annonce extraordinaire : « Le Royaume est venu jusqu’à vous, Christ est vivant » !

Déjà s’entend le souhait pascal « La paix soit avec vous » !

Déjà s’ébauche la mission universelle de l’Église et l’envoi vers les païens.

Sans doute les disciples sont-ils envoyés comme des agneaux au milieu des loups mais celui qui les charge de mission est l’Agneau de Dieu et le Pasteur fidèle : comme lui et son nom ils sont porteurs de Bonne Nouvelle, leur prédication sera guérison pour ceux qui écouteront.

 

« Il les envoyé deux par deux ».

La grande campagne de recrutement a commencé et la moisson est proche. La cognée est mise à l’arbre : il faut que la Parole soit annoncée, proclamée, sans retenue.

 

« Il les envoya deux par deux ».

La mission de l’Église a commencé, elle ne pourra s’arrêter car ce serait faire taire la Parole. Et l’Église devra en chaque temps prendre modèle sur ce premier envoi en mission.

 

Nous aurions programmé des week-ends de formation, nous aurions écrit un condensé de ce qu’il fallait savoir, et récapitulé les stratégies à mettre en œuvre. Au moment du départ, nous aurions couru après ceux qui partaient, comme des mères trop attentives : « n’as-tu rien oublié ? Fais attention, j’ai mis un paquet de biscuits au cas où… ».

 

Rien de tout cela ! Jésus dit à ses amis de partir sans rien emporter. Pas de pain, pas de sac, pas de monnaie dans la ceinture ! Pas de petit syllabus, pas de conseils.

Rien, sauf un bâton pour appuyer leur faiblesse et des sandales pour toujours marcher. Jésus leur a dit, en tout et pour tout, d’accepter l’hospitalité. En somme, il les a rendus dépendants de ceux qu’ils avaient à évangéliser. La pauvreté absolue !

Il leur fait partir sans rien si ce n’est la Parole, le message, la Bonne Nouvelle, le souffle de l’Esprit qui fait avancer le messager. L’important n’est ni le discours habile, la stratégie ou la pédagogie, mais plutôt l’Esprit de feu.

La vie qui va à la recherche de la vie. Le messager est lourd seulement de la Parole qu’il porte et de celle qu’il va enfanter.

 

« Il les envoya deux par deux… »

La Bonne Nouvelle n’apparait vraiment que dans un témoignage porté par plusieurs. C’est comme une Église en miniature qui annonce. Et les annonceurs ne pourront tenir le coup sans l’écho qui suscite leur parole chez ceux qui la reçoivent, devenant à leur tour amis et disciples.

L’Évangile se donne à entendre et à vivre en communion. On n’est jamais chrétiens tout seuls. Avec les autres et pour les autres.

 

La Bonne Nouvelle n’est pas une qualification personnelle et la vie chrétienne un exercice de piété ou de sainteté qui seraient une promotion personnelle (Ma Sainteté) ; elle est une annonce qui parvient jusqu’à nous pour nous constituer en peuple de sauvés.

La mission n’est pas l’affaire de quelques spécialistes, elle est l’agir du corps tout entier ; ils s’en iront deux par deux tout joyeux pour revenir partager la joie de ce que la Parole accomplit.

 

Les annonceurs pourront revenir tout joyeux : la foi s’éveille là où, ne supportant aucun préalable ni secours extérieur, elle se risque dans une Parole, une vie.

Leur cœur sera tout brûlant lorsqu’ils auront longuement cheminé, recevant ce qu’ils auront donné, découvrant ce qu’ils auront révélé, goûtant les fruits qu’ils auront fait mûrir.

 

Jésus les envoyé en mission. La vie s’apprend en vivant, l’amour en aimant.

Bienheureuse l’Église qui n’a que la route pour affermir sa foi’.

 

 

Michel Teheux



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