Saints Pierre et Paul : les deux piliers de l’Église
- Frédéric Kienen
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Saints Pierre et Paul - 29 juin 2025
Ac 12,1-11, 2 Tm 4, 6-8.17-18 et Mt 16,13-19

Un jour, un pèlerin se rendait à Rome. Il avait marché plusieurs centaines de kilomètres pour venir prier sur les tombes des apôtres Pierre et Paul. Quand il arriva enfin, épuisé mais profondément ému, il demanda à un vieux prêtre : « Pourquoi l’Église repose-t-elle sur deux hommes si différents ? » Le prêtre, avec un sourire plein de sagesse, répondit : « Parce que Dieu bâtit son Église non pas sur des héros sans faille, mais sur des cœurs transformés par l’amour. L’un a les mains du pêcheur, l’autre la tête du penseur. Ensemble, ils tiennent l’Évangile dans sa totalité. »
Aujourd’hui, chers Frères et Sœurs, nous fêtons deux piliers de notre foi : saint Pierre et saint Paul. Deux hommes, deux appels, deux missions… mais une seule passion : le Christ. L’un nous montre la solidité de l’Église visible, l’autre la puissance du souffle missionnaire. Et tous deux, à travers leurs épreuves, nous conduisent sur le chemin de la fidélité. Alors, profitons ensemble de ce temps de méditation pour suivre ce pasteur d’unité et ce maitre spirituel, ces deux guides, ces deux piliers pour affermir notre foi.
Tout d’abord, dans l’Évangile, Jésus interroge ses disciples : « Pour vous, qui suis-je ? » Et c’est Pierre, simple pêcheur de Galilée, qui répond avec foi : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » En réalité, cette profession de foi devient la pierre fondatrice de l’Église, confirmée par Jésus lui-même : « Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Église. » Et pourtant, Jésus le sait, ce même Pierre le reniera. Il aura peur, il tombera. Est-ce à dire que les fondations sont mauvaises ou qu’elles ne sont pas bâties sur du roc ? Non, évidemment, car à ce moment précis seul le plan est réalisé. Nous le savons, Jésus le relèvera plus tard, comme lui-même s’est relevé (est ressuscité), pour en faire le pasteur de son troupeau, pour lui confier les clés de l’Église fondée sur le pilier de la foi en la Résurrection. Ainsi, Pierre incarne cette dimension visible, ecclésiale et structurée de l’Église. Il est le pilier temporel, le garant de la communion, même au cœur des tempêtes.
Paul, quant à lui, n’a jamais connu Jésus en chair et en os. Mais le Ressuscité l’a saisi sur le chemin de Damas. Lui, Saul, qui persécutait les chrétiens devient Paul, l’apôtre des païens, le missionnaire de la foi infatigable. Et dans notre deuxième Lecture, appelée également « le testament spirituel de Paul », Paul sent que sa fin approche : « Je suis déjà offert en sacrifice… j’ai mené le bon combat… j’ai gardé la foi. » Toutefois, ce n’est pas l’amertume qui l’habite à cet instant, mais la paix d’un homme qui a tout donné. Comme Pierre, il reconnaît que tout vient de Dieu : « Le Seigneur m’a assisté. Il m’a arraché à la gueule du lion. » Ainsi, Paul représente la force intérieure, la liberté de l’Évangile et la profondeur de la foi personnelle. Par son œuvre missionnaire, témoin vivant de l’Évangile et habité par l’Esprit, Paul devient le pilier spirituel de notre foi ; un pilier enraciné dans la Parole et tendu vers la mission.
Ainsi, chers Frères et Sœurs, vous l’aurez compris. Pierre et Paul, pourtant si différents, demeurent les deux piliers de notre foi. Pourquoi ? Car ils sont unis dans et par le même Amour du Christ, tous deux unis dans ce même témoignage de la foi en l’Évangile, allant même jusqu’au martyre. Car leurs chemins de fin de vie se sont croisés et unis à Rome, où l’un est crucifié, l’autre décapité, mêlant ainsi leur propre sang à celui du Christ pour devenir autant piliers que semences d’Église.
Pour conclure, chers Frères et Sœurs, une ultime question trotte encore à l’arrière de notre esprit : Où notre vieux prêtre, ce témoin mystérieux du pèlerin, a-t-il entendu son histoire ? Voici la réponse. Un jeune prêtre en voyage racontait qu’il avait visité une vieille chapelle en ruines, au cœur d’un village grec. Au milieu du sanctuaire, deux colonnes de pierre tenaient encore debout, érodées mais solides. Ce jeune prêtre en contemplation est interpellé par un guide mystérieux qui lui dit : « Ces deux colonnes soutenaient toute la voûte. Elles ont traversé les siècles parce qu’elles portaient l’essentiel. » Et le prêtre murmura en regardant : « Pierre et Paul sont comme ces colonnes. Pas parfaites, mais fidèles. Ce n’est pas leur force qui les a rendus solides, mais ce qu’ils soutenaient : la foi en Jésus-Christ. »
Et nous ? Quelle colonne sommes-nous appelés à devenir ? Une colonne humble et cachée, sincère et visible… mais demeurant ferme ? Une colonne visible ou spirituelle ? En réalité, peu importe, car ce qui compte véritablement, c’est de tenir bon, de servir, de croire… d’aimer… car le Seigneur, lui, ne cesse et ne cesseras jamais de nous fortifier.
Amen. Alléluia !
Frédéric Kienen