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« Me voici, envoie-moi ! »

Photo du rédacteur: Frédéric KienenFrédéric Kienen

5e dimanche du temps ordinaire - 9 février 2025

Évangile selon saint Luc 5, 1-11



Chers Frères et Sœurs,


Les lectures d’aujourd’hui nous placent devant la grandeur de l’appel de Dieu et la mission qu’Il nous confie. En effet, que ce soit le prophète Isaïe dans l’Ancien Testament ou Simon-Pierre dans l’Évangile, tous deux font l’expérience d’une rencontre divine qui va bouleverser jusqu’au plus intime de leur cœur, au point de les transformer et de les envoyer en mission. De même, ces témoignages vivants ne peuvent que nous interpeller sur notre propre vocation. Vocation qui touche notre être tout entier et donc notre vie quotidienne… ce qui demande un accueil sincère de notre part : telle qu’une certaine humilité dans la prise de conscience de notre petitesse ; telle qu’une réponse libre et généreuse à cet appel personnel de Dieu ; telle que la joie missionnaire d’aller annoncer la Bonne Nouvelle. Dès lors, profitons de ce temps pour interroger notre cœur à la lumière d’Isaïe et de Luc, autour de cette question : Sommes-nous prêts à répondre à l’appel du Seigneur et à annoncer au monde la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité ?


Tout d’abord, dans le livre d’Isaïe, le prophète nous partage son expérience de sainteté. Comment ? Il a une vision du Seigneur assis sur un trône majestueux, entouré des séraphins qui proclament (comme nous dans quelques minutes) : « Saint, saint, saint est le Seigneur de l’univers ». Face à cette révélation de la sainteté de Dieu, la réaction d’Isaïe est particulière… il se sent indigne : « Malheur à moi ! Je suis un homme aux lèvres impures ». De même, dans l’Évangile cette fois-ci, lorsque Pierre assiste au miracle de la pêche miraculeuse, il tombe aux pieds de Jésus et s’écrie : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ». En réalité, ces deux réactions nous montrent que toute véritable rencontre avec Dieu commence par la reconnaissance de notre faiblesse humaine, par l’humilité que nous lui témoignons face à Celui qui nous dépasse. Mais Dieu ne s’arrête pas à nos limites. En effet, Il purifie Isaïe avec un charbon ardent et Jésus relève Pierre en lui disant : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras ». Dès lors, retenons déjà ceci : Dieu ne choisit pas les parfaits, mais Il rend capables ceux qu’Il appelle.


Poursuivons ! Après avoir été purifié, Isaïe entend la voix du Seigneur qui dit : « Qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ? » Et il répond sans hésitation : « Me voici : envoie-moi ! » De même, Pierre et ses compagnons, après l’appel de Jésus, laissent tout et le suivent. En réalité, vous l’aurez compris, ces réponses sont des actes de foi et d’abandon total. Certes, Isaïe ne connaît pas encore tous les détails de sa mission, et pourtant il dit : « Me voici ». Pierre, quant à lui, laisse ses filets, son métier, sa sécurité, pour marcher à la suite de Jésus. Et nous ? Sommes-nous prêts à répondre à l’appel du Seigneur lorsqu’il se présente à nous ? Acceptons-nous de tout laisser pour Le suivre ? La réponse à cet appel est personnelle certes… Et pourtant une certitude demeure : Dieu nous appelle à être ses témoins, à annoncer la Résurrection de son Fils pour le salut du monde. Aussi, porté par cette foi en Dieu, osons redire librement : « Me voici : envoie-moi ! »


« Envoie-moi ! »… Après l’humilité et la liberté de répondre à cet appel, cette réponse d’Isaïe à elle seule nous renvoie vers une troisième réalité : l’appel de Dieu n’est jamais pour nous seuls. Il nous envoie vers les autres… Il nous envoie en mission. En effet, tout comme Isaïe est envoyé comme prophète pour proclamer la Parole de Dieu à son peuple, Pierre et les apôtres sont également appelés à devenir des « pêcheurs d’hommes », c’est-à-dire à annoncer l’Évangile au monde entier. Malgré les siècles qui nous séparent, notre mission aujourd’hui est la même : proclamer la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité. Certes, comme Isaïe et Pierre, nous pouvons nous sentir indignes, faibles ou incompétents face à l’ampleur de cette mission. Mais Jésus nous rassure lorsqu’Il nous dit : « Sois sans crainte ». En d’autres termes, malgré les défis, les contraintes ou les refus, par ces mots de Jésus, nous avons la certitude que quelqu’un est présent en nous… quelqu’un toujours prêt à nous épauler et nous réconforter… à nous aimer. Pour Lui, ce n’est pas le résultat qui compte mais bien la joie que nous vivons quotidiennement à son contact, en Lui avec Lui et pour Lui. C’est donc par l’expérience et le partage de cette joie de sa présence indéfectible que nous sommes appelés à être les témoins du Ressuscité dans nos familles, nos lieux de travail et nos communautés. Car c’est par nos paroles et nos actes que nous pouvons témoigner que le Christ est vivant et qu’Il offre à tous le salut.


Pour conclure, chers Frères et Sœurs, le Seigneur nous appelle encore aujourd’hui et demain, comme Il a appelé Isaïe et Pierre. Il ne cherche pas des personnes parfaites, mais des cœurs disponibles. Il nous purifie, Il nous relève, Il nous envoie. Alors, avec foi et courage, répondons à Son appel en redisant ensemble : « Me voici, Seigneur, envoie-moi ! »


Que la Vierge Marie, première missionnaire du Christ ressuscité, nous accompagne et nous aide à être de vrais témoins de la Vie nouvelle que Jésus nous donne.


Amen. Alléluia.

 

Frédéric Kienen



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