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Christ, Roi de l’espérance

  • Photo du rédacteur: Frédéric Kienen
    Frédéric Kienen
  • 23 nov.
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 3 jours

Christ Roi de l'Univers - 23 novembre 2025

2S 5, 1-3, Col 1,12-20 et Lc 23,35-43


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Chers Frères et Sœurs,


En cette dernière étape de l’année liturgique, l’Église nous donne de contempler le Christ comme Roi de l’univers. Non pas un roi comme les puissants de ce monde, mais un Roi dont l’autorité s’exerce par l’amour, la miséricorde et le don de soi. Et aujourd’hui, en présence de vous, chers pèlerins, venus vivre ce temps de grâce au cœur de l’année jubilaire, cette fête prend une couleur toute particulière ; car le Jubilé est toujours un chemin d’espérance, un passage, une porte ouverte sur la miséricorde de Dieu. Ainsi, méditons ensemble sur la royauté du Christ comme un signe d’espérance… de notre espérance.


Tout d’abord, dans notre première Lecture, les tribus d’Israël viennent reconnaître David comme leur roi : « Nous sommes de tes os et de ta chair ». C’est ainsi que David, le premier de la lignée royale est choisi et désigné par Samuel pour conduire son peuple. Toutefois, sa royauté trouve son sens non dans la gouvernance (au sens politique du terme) mais dans la fidélité au dessein de Dieu. C’est la raison pour laquelle David annonce déjà un autre roi : le Christ, un descendant de sa lignée qui viendra non pour dominer mais pour rassembler ; non pour imposer mais pour conduire chacun vers la vie… vers Dieu et son amour. La royauté du Christ est donc un lien d’unité, un pont entre Dieu et l’humanité. Et c’est pour cela qu’elle porte l’espérance ; car là où Jésus règne, rien n’est perdu, rien n’est trop brisé, rien n’est définitivement fermé.


Au-delà de la simple porte, le Christ est pour nous la source d’espérance. En effet, par la voix de saint Paul, son hymne magnifique nous transmet ce que nous professons aujourd’hui : le Christ est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute créature… et en lui tout tient. Ainsi, le Christ n’est pas seulement un exemple mais bien un guide spirituel, comme le cœur battant de la création, car il est celui en qui le monde trouve son sens et sa réconciliation. Paul ajoute également : « Il vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints ». L’héritage des saints… voilà notre espérance. Pourquoi ? Car, par cet héritage qu’est l’amour, nous ne marchons pas vers un avenir incertain, mais vers un Royaume déjà ouvert. En ce sens, Jésus n’est pas seulement le Roi de l’univers : il est le Roi qui nous introduit dans sa lumière. Alors pour vous, pèlerins d’espérance, votre présence aujourd’hui en ce sanctuaire de la Sarte est le signe visible de votre marche intérieure. Vos pas vers ce lieu saint sont pour nous qui vous accueillons le rappel que la foi est un chemin… un chemin nourri de la certitude que le Christ nous précède, nous accompagne et nous accueille auprès de son Père dans son Royaume.


Toutefois, comme tout chemin qui se respecte, celui-ci n’est pas uniforme… droit ou sans obstacle. Ce que confirme Luc dans son Évangile en nous plongeant dans un paradoxe. En effet, nous proclamons et fêtons aujourd’hui le Christ Roi… or l’Évangile nous montre un crucifié, c’est-à-dire un roi raillé, défié et rejeté. Et pourtant, c’est précisément là, sur la croix, que brille la grandeur de sa royauté : son trône, c’est le bois de la croix ; sa couronne, ce sont les épines ; son sceptre, c’est le pardon donné jusqu’au bout. Et au pied de ce trône, aux côtés de ce roi, nous voyons un homme condamné qui n’a plus rien à offrir si ce n’est une ultime prière : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Ainsi, c’est cette prière et la réponse du Christ qui l’assure de l’accueillir dans son Royaume malgré ses fautes qui ouvre une royauté que personne ne pouvait imaginer en son temps, c’est-à-dire une royauté qui donne la vie inconditionnellement en ouvrant un chemin là où il n’y avait plus de chemin.


Enfin, chers amis pèlerins, votre présence aujourd’hui est un don pour notre assemblée ; un don d’espérance. Pourquoi ? Car vous nous rappelez que la foi est dynamique, qu’elle avance, qu’elle cherche. Vous nous rappelez aussi que le Jubilé est un temps de renouvellement, un temps pour laisser Dieu ouvrir des portes que nous pensions fermées : portes de réconciliation, portes de pardon, portes de conversion. En marchant à la suite du Christ Roi, vous devenez ainsi pleinement des témoins de l’espérance, car votre démarche rejoint celle du bon larron en vous tournant vers le Christ pour lui dire : « Souviens-toi de nous… Souviens-toi de ton peuple en marche. » Et la réponse du Seigneur ne change pas : Aujourd’hui, la grâce vous est offerte… Aujourd’hui, le Royaume se laisse approcher… Aujourd’hui, le Christ règne par son amour et sa miséricorde.


Pour conclure, chers Frères et Sœurs, en célébrant le Christ Roi, nous célébrons la victoire de l’espérance. C’est vrai… le monde connaît ses peurs, ses incertitudes ou ses blessures ; mais au cœur de tout cela, le Christ établit son règne… un règne de paix, de pardon, de solidarité, de joie.


Aussi, que cette fête renouvelle en nous la confiance que rien n’est trop petit pour être relevé, que rien n’est trop sombre pour être éclairé et que rien n’est trop tard pour être sauvé. Et pour vous, chers pèlerins, puissiez-vous repartir de ce lieu forts d’une espérance renouvelée, comme des porteurs de lumière d’amour et de paix.


Amen. Alléluia !

 

Frédéric Kienen



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