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Photo du rédacteurFr. Laurent Mathelot, o.p.

Assomption de la bienheureuse Vierge Marie

Dernière mise à jour : 13 sept. 2023

Évangile selon saint Luc ( 1, 39-56)



« Tous les âges me diront bienheureuse »


C’est le jour par excellence pour chanter, prier, réciter le Magnificat, ce chant d’action de grâce de Marie qui dit les merveilles que Dieu fit pour elle : « Tous les âges me diront bienheureuse. »


Elle est en effet la plus bénie de toute l’humanité, elle qui a accueilli Jésus – Dieu fait homme – en son sein, elle qui l’a senti grandir dans son ventre ; elle qui l’a tenu dans ses bras. C’est ce même Jésus, Fils de Dieu, Verbe éternel qui la reçoit aujourd’hui dans le Royaume de son Père. Quelle grâce inouïe, d’être la mère de Dieu, de mettre Dieu au monde, de lui donner vie humaine. C’est pourtant ce qui nous est tous demandé.


Toutes nos prières, tous nos actes de charité ne visent que cela : faire advenir le règne de Dieu parmi nous, le mettre au monde, lui donner vie. C’est le but de toute vie spirituelle : faire advenir Dieu au monde à travers nous, nos actes, nos pensées, notre amour. Marie est par excellence l’exemple d’humanité, celle qui nous apprend à donner vie à Dieu en ce monde.


Fêter Marie dans le mystère de son Assomption, c’est fêter la victoire de l’espérance. L’espérance sur tout mal, tout péché, toute déviation, toute mort. Plus encore c’est fêter la réalisation du dessein de Dieu pour l’humanité tout entière. L’Assomption de la Vierge Marie est l’accomplissement du projet créateur et de l’acte rédempteur de Dieu. Ce que nous disons aujourd’hui c’est que le projet de Salut du monde à parfaitement réussi en Marie. Si j’ose parler vulgairement : l’Assomption de Marie c’est la preuve que ça marche. Une femme est parvenue à donner pleinement vie à Dieu en ce monde. À tel point qu’elle s’est trouvée emportée au ciel, corps et âme.


Marie au ciel, c’est le plan de Dieu, dans son développement complet. Marie montant au ciel, c’est la réussite pratique de la volonté de Dieu sur chacun et chacune d’entre nous, ce à quoi nous sommes appelés de manière concrète. Marie entrant dans la gloire du Royaume, accueillie par son Fils, c’est enfin le couronnement définitif de la dignité humaine, de la dignité de chaque être humain et de sa destinée éternelle.


L’Assomption de la Vierge nous situe au centre du projet créateur de Dieu, à savoir, la divinisation de l’homme, sa participation à la vie même de Dieu, la divinisation de la personne humaine, corps et âme.


L’introduction de Marie avec son corps et son âme dans la gloire du Royaume de Dieu est l’inauguration à la suite du Christ ressuscité, son Fils, de ce que le Père a prévu de toute éternité pour l’humanité entière comme pour chaque être humain en particulier.


Dieu n’aime pas d’un amour collectif, qui nous confondrait tous dans un même élan. Dieu nous aime personnellement. Dieu nous aime d’un amour personnel, vivant, vivifiant ! Le Seigneur veut que nous ayons la vie, et « la vie en abondance » rappelle Jésus. Il veut venir au monde à travers nos vies. L’Assomption de la Vierge est l’accomplissement de ce que Dieu veut pour nous, à savoir notre bonheur éternel, par l’enfantement à travers nos vies de la Vie divine.


C’est pourquoi cette solennité de l’Assomption nous introduit dans la joie de Marie. Joie de Marie, accueillie à son tour par ce Fils de Dieu, son propre Créateur et Sauveur, qu’elle-même avait accueilli quelques décennies plus tôt, par sa foi et dans sa chair lors de son ‘oui’, de son Fiat, qui a ouvert la porte au Salut, qui a ouvert la porte à l’accomplissement de la rédemption de l’Humanité. Cette réalité de la présence de la Vierge, corps et âme, c’est-à-dire de l’intégralité de sa personne humaine, dans la gloire céleste, éclaire d’une lumière unique la dignité et la destinée de chacun et de chacune d’entre nous.


Ainsi, voici la recette du bonheur divin : il suffit de dire pleinement ‘oui’ à Dieu. Dire ‘oui’ de toute son âme, de tout son corps, de toute sa vie. Le bonheur vient du don total et confiant de soi au projet que Dieu a pour nous, aussi surprenant qu’il puisse être. Notre vie sera un « Magnificat » si nous disons pleinement ‘oui’ à Dieu.


Et même quand on s’est égaré, quand on a fait une bêtise, qu’on à l’impression d’être dans une impasse ou pire qu’on a laissé tomber Dieu, il suffit de se retourner vers lui et de dire à nouveau ‘oui’ à la vie qu’il désire mettre au monde à travers nous. ‘Oui’ à Dieu au fond du désespoir, de la tristesse et du deuil. ‘Oui’ à Dieu, au fond de nos angoisses et de nos peurs. ‘Oui’ à Dieu face à l’incertitude et l’inconnu. Il était coûteux le ‘oui’ de Marie qui risquait la lapidation si Joseph l’avait dénoncée. Il a été coûteux le ‘oui’ de Marie, mère déchirée au pied de la Croix.


C’est le ‘oui’ de Marie et le nôtre à sa suite qui nous sauve. C’est le ‘oui’ de Marie qui fait la beauté de sa personne. C’est notre ‘oui’ à Dieu, qui fait la beauté de qui nous sommes.


Marie fait moi dire ‘oui’. ‘Oui’ à ton amour, ‘oui’ à ta tendresse, ‘oui’ à ta miséricorde, ‘oui’ à force, ‘oui’ à ton courage, ‘oui’ à ta volonté, ‘oui’ à ta confiance,… ‘oui’ à l’avènement de la Vie divine à travers moi. Amen.


— Fr. Laurent Mathelot, O.P.




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