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Présentation du Seigneur

Photo du rédacteur: Michel TeheuxMichel Teheux

Présentation du Seigneur au Temple - 2 février 2025

Évangile selon saint Luc 2, 22-32


BARI, ITALY - MARCH 3, 2022: The fresco of Presentation of Jesus in the temple in the church Chiesa San Ferdinando by Nicola Colonna (1862 -1948)
BARI, ITALY - MARCH 3, 2022: The fresco of Presentation of Jesus in the temple in the church Chiesa San Ferdinando by Nicola Colonna (1862 -1948)

Dans l’immense foule au Temple, Jésus passe inaperçu.

Les prêtres trop occupés par les rites à accomplir, n’ont rien remarqué.

Marie et Joseph font tellement corps avec les hommes que Dieu peut venir au rendez-vous incognito.

 

Jésus vient au rendez-vous. Des hommes. De Dieu.

Jésus entre dans le Temple. Bâti par les hommes. Demeure de Dieu.

L’enfant est présenté. Comme un fils d’homme : ses parents accomplissent les règles de la loi et les prescriptions de la religion. Fils d’homme, enfant de son peuple, il est apporté dans le domaine sacré : selon les coutumes, ses parents viennent le racheter pour rendre hommage à Dieu.

L’enfant est présenté. On va lever le voile, - un peu -, sur son mystère. Sous les parvis des paroles essentielles vont être dites qui déjà sont proclamation pascale. L’enfant est déclaré consacré par Dieu.

Fils de Dieu présenté aux hommes. Humblement encore : seuls son père et sa mère seront témoins de la révélation et seuls deux vieux qui résument toute l’histoire d’Israël seront porte-parole des secrets de la Nouvelle Alliance. Il faudra attendre encore que l’enfant grandisse pour entendre se représenter de colline en colline dans la Galilée printanière et au bord du lac les paraboles du Royaume et l’annonce de l’accomplissement des prophéties.

 

Il faudra que l’enfant grandisse encore pour qu’à la force du monde il soit présenté pour ce qu’il est : ce sera en dehors du Temple construit de mains d’hommes pour être manifesté comme le Consacré, le Premier-Né d’un monde nouveau et l’Ainé des rachetés.

Il faudra bien toute sa vie et toute sa mort pour que nous soient perceptibles les secrets de l’Enfant présenté aujourd’hui, et une croix pour que soit dévoilée la volonté éternelle de Dieu de faire des hommes ses fils consacrés.

 

Jésus vient au rendez-vous des hommes et de Dieu.

Mais aujourd’hui seuls un vieux et une vieille sont témoins de ces épousailles.

Syméon était un de ces hommes que la Bible nomme « justes », attentifs à l’Esprit. Un homme en attente, scrutant les signes des temps. Un vieillard, mais tellement demandeur d’avenir.

Au milieu de la foule attachée des rites, aux coutumes et aux devoirs d’une religion qui désespérément multipliait les offrandes, Syméon est un veilleur, un homme d’espérance.

 

À côté de lui, Anne, 84 ans, 12 fois 7 ans – chiffre de plénitude – Hannah, comblée de grâce, elle est fille de Phanuel, « Dieu ma lumière » et de la tribu d’Aser, nom qui signifie « Bonheur ». Elle porte en elle tout le programme de Dieu sur nous : Amour, lumière, bonheur ! Et voilà qu’elle parle de l’enfant à tous ceux qui attendaient la libération de Jérusalem : « Réjouis-toi peuple de Dieu, Dieu a visité son peuple, ceux qui marchaient dans les ténèbres ont vu se lever une lumière » ! Tous l’écoutent, elle, qui est fille de la tribu « bonheur ».

Quant à Jésus, s’il avait pu parler, il aurait dit en ce moment les paroles du psaume, que l’Écriture bientôt mettra sur ses lèvres : « Père, tu ne demandes ni sacrifices, ni holocauste. Alors je dis : Me voici : je viens pour accomplir ta volonté » !

 

Jésus entre au Temple. Tout est accompli. Des pauvres entendent et se réjouissent. Un enfant est sacrement de Dieu.

Tout n’est pas encore clair : l’enfant devra revenir au Temple, pour affirmer qu’il est détruit et que la religion est celle du cœur : Il devra s’étendre sur la croix pour faire de son corps livré le vrai Temple de Dieu et répandra son Esprit pour que nous soyons, nous le Temple vivant fait de prières vivantes.

Tout est accompli : Pâque déjà est célébrée.

 

Jésus entre au Temple pour être présenté aux hommes et à Dieu. Tout le programme est déterminé.

Sous les parvis, nous sommes là pour être initiés à la Bonne Nouvelle de Pâque.

À la table de l’eucharistie, pourrons-nous dire en vérité « Maintenant tu peux laisser aller ton serviteur en paix selon ta parole puisque mes yeux ont vu le salut que tu prépares à la face des peuples » ?

Le dire en vérité car cette Bonne Nouvelle signifie aussi conversion et l’Évangile, en vérité, ne peut être qu’un glaive qui transperce le cœur.

Pâques est une croix ouvrant sur un matin de résurrection.

 

 

Michel Teheux



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