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Le Christ unit nos cœurs aux portes du Cénacle

  • Photo du rédacteur: Frédéric Kienen
    Frédéric Kienen
  • 31 mai
  • 3 min de lecture

7e dimanche de Pâques - 1er juin 2025

Ac 7,55-60 et Jn 17,20-26


Chers Frères et Sœurs,


Nous vivons ce temps unique entre l’Ascension du Seigneur et la Pentecôte. Un temps de pause, oui ! Mais pas d’inaction. Un temps d’attente, oui ! Mais habité. Un temps de silence apparent, oui ! Mais rempli de prière, d’espérance et d’une tension intérieure vers une promesse : la venue de l’Esprit Saint, ce Défenseur, ce Paraclet que Jésus nous a promis.


C’est cette promesse que l’Évangile de Jean nous rappelle en la plaçant dans le cœur même du Christ. Et ce cœur ? C’est sa prière sacerdotale, cette prière d’intercession adressée au Père, juste avant sa Passion, où nous découvrons le désir profond de Jésus pour nous : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. » Ainsi, ce n’est pas seulement une unité sociale ou humaine que Jésus nous promet. Non ! Il nous promet une unité mystique, une communion d’amour… une participation à la vie divine elle-même. Jésus ne prie donc pas seulement pour ses disciples immédiats, mais aussi et surtout pour tous ceux qui croiront en lui par leur parole — c’est-à-dire pour nous. Bref, le Fils prie pour que nous soyons unis en Dieu et afin que le monde croie en sa promesse.


Et pendant ce temps d’attente entre l’Ascension et la Pentecôte, cette prière devient également la nôtre. En effet, comme les apôtres réunis au Cénacle avec Marie, nous sommes aujourd’hui invités à prier pour préparer nos cœurs à recevoir l’Esprit Saint, pour qu’il fasse de nous un peuple uni, courageux et missionnaire. Plus encore que la réception, cette dernière semaine du temps pascal demeure ce temps d’introspection et de méditation sur la grâce de l’Esprit déjà reçue lors de notre baptême et vivante en nous. Et ce, afin d’oser le laisser s’épanouir pleinement en nous, afin de goûter entièrement cette unité mystique avec le Père et le Christ et l’Esprit… afin d’être de véritables témoins joyeux de l’Amour du Père pour tous ses enfants.


Mais cette unité et cette fidélité ont un prix : celui de la foi, de la confiance absolue en la promesse du Christ. Et c’est là que le témoignage d’Étienne, dans le livre des Actes, prend toute sa force. En effet, Étienne, rempli de l’Esprit Saint, voit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite du Père. Et ce qu’il voit, il le proclame. Mais, comme nous l’avons découvert, ce témoignage suscite le rejet, la violence… la mort. Etienne devient le premier martyr, le premier à donner sa vie après Jésus pour l’Évangile. Mais ce qui nous frappe, c’est sa ressemblance avec le Christ dans sa prière avant son dernier souffle : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. […] Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Quelle foi… quelle confiance… Étienne est transformé par l’Esprit jusqu’à l’unir entièrement au Christ. Voilà ce que fait l’Esprit en nous : il nous unit au Christ jusqu’à faire de nous ses témoins, jusque dans le don total de notre vie.


Ainsi, prenons ce temps qui nous est donné, aux portes du Cénacle tenues ouvertes par Etienne, pour méditer ces quelques questions : Osons-nous, nous aussi, laisser l’Esprit Saint habiter notre regard sur le monde ? Vivons-nous notre foi avec la même audace, la même douceur dans l’épreuve, la même charité dans le conflit ? Sommes-nous prêts à être témoins, non par des discours, mais par la lumière de notre vie, par notre capacité à aimer, à pardonner, à tenir bon avec espérance ?


Pour conclure, chers Frères et Sœurs, je ne vous apprends rien. Nous vivons dans un monde qui, comme à l’époque d’Étienne, peut rejeter le témoignage de la vérité, de l’Amour et de l’unité. Mais si nous accueillons l’Esprit, si nous demeurons dans cette prière confiante du Christ, alors nous n’aurons plus peur. Car l’Esprit nous donnera la force, la paix, l’audace et surtout la charité, même face au rejet, aux moqueries ou à l’indifférence de notre monde. Pourquoi ? Car n’oublions pas que nous ne sommes jamais seuls. L’Esprit fait de nous des témoins crédibles, non pas par la force de nos mots, mais par la cohérence de notre vie et la lumière de notre unité.


Alors en cette ultime semaine qui nous prépare à la Pentecôte, à la fête du don de l’Esprit à l’humanité tout entière, tournons nos cœurs vers le Cénacle et demandons avec confiance : Viens, Esprit Saint. Viens nous unir. Viens nous fortifier. Viens faire de nous des témoins de ta gloire, dès maintenant et pour l’éternité.


Amen. Alléluia !

 

Frédéric Kienen

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