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Fraternité Laïque Dominicaine
Dominique Pire et Sainte Catherine de Sienne
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« Le vent souffle où il veut,

et tu entends sa voix... »

31 Mai 2020

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Frère Ignace Berten, o.p.

Viens, Esprit Saint

Viens, Esprit saint, Esprit de Dieu, né de l'amour !
Viens, Esprit saint, Esprit de Dieu, fais naître l'amour !

Toi qui es brise légère
Et vent du grand large,
Pousse-nous vers les rivages
De l'avenir.

 

Toi qui es souffle de braise
Et feu de tendresse,
Brûle-nous des hautes flammes
Du bel amour.

 

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Toi qui es source féconde,
Jaillie du mystère,
Attendris le sol aride
De nos déserts.

Toi qui es pure lumière,
Étoile brillante,
Viens illuminer nos âmes
De ton éclat.

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Évangile de saint Jean 3, 8

« Le vent souffle où il veut, et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit » (Jn 3,8).

Pour se mettre dans le sens du souffle de l’Esprit, il faut un pilote : choisir de se laisser porter dans le sens de ce souffle, et chacun doit y mettre sa part…

Prière

Esprit-Saint, Maître de l'Impossible.

Esprit-Saint,
Toi qui es depuis toujours le maître de l'impossible,
viens réaliser en nous tout ce qui t'est possible :
fais revivre ce qui meurt,
fais éclore ce qui germe,
fais mûrir ce qui est tombé en terre,

Sois en nous l’Esprit du Père ;
viens nous convaincre de donner notre vie
et de collaborer au grand œuvre de la création,
de la terre à transformer
aux terres à partager entre nous.

Sois en nous l’Esprit du Fils :
viens nous apprendre à passer par la Croix
pour ouvrir le chemin de ton Royaume
et à vivre dans la confiance
les épreuves comme les joies.

Sois en nous l’Esprit de sainteté,
qui nous initie aux mœurs de Dieu,
à la générosité du Père, à la fidélité du Fils,
et aussi au courage des apôtres
et à la louange de Marie.

Sois en nous l’Esprit
qui fait sans cesse une humanité nouvelle,
qui recrée nos libertés quand elles se défont,
qui maintient l’espérance au cœur même des violences,
qui ne désespère d’aucun homme,
pas même de ceux qui n’attendent plus rien de Dieu.

Donne-nous à chacun de trouver notre place
dans ce grand corps du Christ
et de consacrer tout notre être à sa croissance,
pour que le monde ait la Vie, la Vraie Vie,
celle que l’on trouve en perdant la sienne,
avec toi, grâce à toi,

Ô maître de l’impossible !
Amen !

(Bruno Leroy)

Psaume 103

Homélie

En cette fête de la Pentecôte, Jean nous dit que, le soir du premier jour de la semaine, c’est-à-dire pour nous le dimanche qui suit la mort de Jésus le vendredi, les disciples ont verrouillé les portes du lieu où ils étaient car ils avaient peur…

Depuis deux mois et demi, nous sommes confinés. Les portes heureusement ne sont pas verrouillées, mais plus chez certains que chez d’autres, la peur est là aussi. Nous sentons notre profonde fragilité. Fragilité personnelle : qui sait qui le virus peut frapper et quelles peuvent en être les conséquences, même si actuellement la situation s’améliore. Fragilité de l’ensemble de notre société qui ne sort que peu à peu de la paralysie. Fragilité de nos communautés ecclésiales qui ne peuvent plus se réunir et qui ne pourront de nouveau le faire qu’à de strictes conditions : nous avions espéré, pour nos églises, pouvoir sortir de ce confinement, et faire une célébration de retrouvailles qui soit une véritable fête. 

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Les conditions imposées ne permettront guère cette dimension festive…

Que célébrons-nous en ce jour de Pentecôte ? Le don de l’Esprit, bien sûr. Mais que nous apporte ce don ?

L’évangile de Jean est celui qui nous parle le plus de l’Esprit qui nous est donné.

Il y a d’abord eu la promesse, double promesse. L’Esprit vous fera vous ressouvenir de tout ce que je vous ai dit et il vous conduira vers la vérité tout entière. Nous vivons comme croyants en permanence dans cet entre-deux. D’un côté, il y a la mémoire : la mémoire de Jésus, la mémoire de l’Évangile. Cette mémoire demande à être constamment réanimée et en quelque sorte redécouverte ou réveillée car on risque toujours d’oublier au moins une part de ce que Jésus nous a offert. À temps et à contretemps, le pape François nous rappelle que Jésus est venu nous ouvrir à l’accueil de la miséricorde de Dieu, à l’accueil dans notre vie personnelle et parmi nous de la présence d’un Dieu bon. Présence qui peut constamment renouveler nos relations. Trop souvent, le poids des règles, des rites, des normes canoniques et morales risque de nous le faire oublier. L’eucharistie est animée par la mémoire : la mémoire du don de sa propre vie que Jésus a fait, mémoire d’un Dieu qui a choisi de s’affronter jusqu’à la mort aux forces du mal qui habitent en nous et dans le monde, pour qu’il y ait davantage de vie véritable pour nous. La mémoire est ainsi conversion permanente pour que nos manières d’être et de faire ensemble soient réellement une bonne nouvelle de vie pour tous.

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La mémoire de Jésus n’est pas quelque chose de figé, qui ne nous conduirait qu’à de l’imitation ou des répétitions, ce qui peut conduire à la dictature de ce qu’on a toujours fait.

En effet, Jésus dans saint Jean, dit aussi que l’Esprit nous conduira vers la vérité tout entière. La vérité tout entière ne nous est pas donnée : Jésus utilise le futur. La vérité est toujours devant nous, au-delà de toute mainmise possible. Nous sommes en chemin, nous sommes toujours en chemin, et l’Esprit accompagne ce chemin vers la vérité.

L’Esprit accompagne ce chemin dans notre Église, mais aussi et en même temps au-delà des limites de notre Église. Le récit des Actes des Apôtres, qui raconte comment l’Évangile se répand peu à peu, manifeste souvent que l’Esprit agit et intervient là où on ne l’attend pas, en particulier parmi les païens. Et que cela conduit à mettre en cause les habitudes, les normes de vie acquises, pour davantage de possibilités de vie.

Le récit du don de l’Esprit dans les Actes, le jour de la Pentecôte, dit en outre que la communauté nouvelle est appelée à être étonnamment riche des multiples diversités : les gens venus à Jérusalem de tous les coins de l’Empire entendent le message dans leur propre langue. Ici encore, François nous inspire. Il dit, au sujet de l’Église, qu’il préfère l’image du polyèdre à celle de la sphère : dans la sphère, tous les points de la surface sont rigoureusement identiques, il n’y a pas place pour la moindre différence. Dans le polyèdre, on a de multiples surfaces articulées les unes aux autres : chacune garde son identité. François rêve d’une Église riche de diversités : diversité des cultures, diversité des expressions de la foi…

Cet Esprit, que nous dit-il aujourd’hui ? Nous appelle-t-il à quelques nouveautés dans la fidélité à la mémoire de Jésus ?

J’aimerais partager une réflexion directement liée à l’expérience du confinement. Nous avons été privés de l’eucharistie, et beaucoup souffrent de cette longue privation. Cette souffrance est normale, car notre foi a besoin de la célébration, besoin de s’exprimer ensemble, besoin d’être nourrie. Et donc oui, il nous faut aspirer à pouvoir de nouveau célébrer normalement, en toute liberté, faisant pleinement place à la dimension relationnelle.

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Mais je pense qu’il faut aussi nous interroger. Et peut-être l’Esprit dont l’action est inattendue peut-il nous y aider. L’Église nous dit que l’eucharistie est à la fois le cœur et le fondement de la communauté chrétienne. Vatican II l’a fortement rappelé. Mais cela ne nous a-t-il pas conduits à une approche réductrice, comme s’il n’y avait que l’eucharistie pour faire vivre notre foi ? Nous avons bien qu’il n’y a pas que l’eucharistie : sans la charité, sans un amour réel du prochain, dit et répète saint Jean, nous ignorons Dieu. Et nos eucharisties sont un geste vide : les prophètes sont aussi très clairs là-dessus, nous les avons entendus pendant le carême. Je hais vos célébrations, dit Dieu, vous qui méprisez la justice.

Mais je pense qu’il faut aller plus loin. Et nous demander : la célébration eucharistique est-elle pour nous l’unique lieu du partage de la foi ? Comment avons-nous cherché à alimenter et soutenir notre foi en l’absence d’eucharistie ? Internet est-il la seule réponse, une réponse suffisante, même comme pis-aller ? Quand les Juifs ont été privés de temple et de synagogues, qu’ont-ils fait ? Ils ont valorisé la famille comme lieu de célébration de la foi. N’avons-nous pas à nous interroger ? Ne devrions-nous pas penser une articulation, une complémentarité entre la messe et le cercle familial ou le cercle de quelques amis, comme lieu d’écoute de la parole, de partage de foi, de prière ?

Un ami prêtre se pose la question. Quand nous rouvrirons nos églises, cela sera-t-il la foule, au point où il faudra exclure des gens en raison des mesures de distanciation sociale ? Ou certains se seront-ils rendus compte de ce que par habitude ils allaient à la messe tous les dimanches ou le plus souvent, mais qu’après tout ils peuvent aussi bien s’en passer, que cela ne change pas grand-chose pour eux, et que donc ils ne reviendront plus ?

Question sans doute que le coronavirus nous pose : que faisons-nous, que ferons-nous pour donner avenir à notre foi et à notre foi partagée dans une société qui s’en passe de plus en plus généralement ? Que ferons-nous pour nourrir davantage notre foi ?

Que l’Esprit saint nous éclaire et nous guide à la recherche d’une réponse, afin que notre foi soit plus vivante et plus porteuse de bonheur pour nous.

Fr Ignace Berten, o.p.

Titre 4

Veni Creator

Ignace de Lattaquié[1], métropolite orthodoxe

à l’Assemblée œcuménique des Églises, 1968 :

 

Sans l’Esprit Saint, Dieu est loin,

le Christ reste dans le passé,

l’Évangile est une lettre morte,

l’Église une simple organisation,

l’autorité une domination,

la mission une propagande,

le culte une évocation,

et l’agir chrétien une morale d’esclaves.

 

Mais en lui : le cosmos est soulevé et gémit

dans l’enfantement du Royaume,

le Christ ressuscité est là,

l’Évangile est puissance de vie,

l’Église signifie la communion trinitaire,

l’autorité est un service libérateur,

la mission est une Pentecôte,

la liturgie est mémorial et anticipation,

l’agir humain est déifié.

 

[1] Ignace, métropolite de Lattaquié en Syrie, a été élu patriarche d’Antioche, sous le nom d’Ignace IV d’Antioche, en 1979. Mort en 2012.

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Intentions

Esprit Saint Consolateur viens au secours de tant d'hommes et de femmes qui traversent bien des épreuves pendant la pandémie. Je te confie particulièrement Elia, 18 ans qui lutte en ce moment contre le Covid-19.

Viens, Esprit Saint !

Esprit Saint suscite aussi hors de l’Eglise visible des ouvriers de ton Royaume, spécialement parmi les dirigeants qui ont la lourde responsabilité en ce temps de pandémie de reconstruire le monde de demain, prions le Seigneur. 

Viens, Esprit Saint !

Marie-Louise Giltay, o.p.

Souffle imprévisible
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Esprit Saint, Esprit de Dieu en nous, réveille nos consciences, nos intelligences et nos cœurs.
Souffle fort en ces défenseurs de l’ordre qui croient qu’un noir ne mérite pas plus de respect qu’un animal, en ceux qui, de par le monde, pensent qu’une économie florissante a plus de valeur que la santé de tous, en ceux qui feignent d’ignorer que notre terre mérite plus de soins et d’attention si nous voulons continuer à y vivre.

Souffle Esprit Saint !

 

Esprit Saint, murmure de Dieu qui me guide, hausse la voix quand, face aux difficultés, mes oreilles deviennent sourdes à ton projet de vie pour moi. 
N’hésite pas à m’encourager, à me rappeler que, pour avancer, je dois me décentrer, faire confiance aux autres, accueillir leur différence et surtout partager. C’est ce partage qui enrichit tous ceux qui y participent et qui les font avancer et grandir sur leur chemin de vie.

Souffle Esprit Saint !

Fabien Van Vlodorp, o.p.

Téléchargez l'homélie et les photos :

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