PASSION
Un récit fondateur… non pas la chronique d’un jugement inique, qui ne serait, en ce cas, qu’un fait divers dramatique. Un récit pour devenir pierre angulaire de la foi chrétienne : le récit de la Passion est le sacrement d’une passion, celle de Dieu pour le monde.
Sujet privilégié de l’histoire de l’art, le récit a été l’objet d’une multitude de représentations. Qui sont autant d’interprétations : on n’en finira pas de « lire » et « relire » cette histoire bouleversante.
Deux expositions, à Liège et à Huy, la traduisent en des expressions radicalement différentes mais leur propos est identique : revisiter la tradition du chemin de croix en osant des expressions non conventionnelles et s’éloignant des clichés souvent mièvres ou doloriste pour privilégier l’émotion qui creuse et questionne en obligeant à un déplacement.
Ces créations nous arrachent au voyeurisme du spectateur pour devenir provocation. Et donc une ouverture pour le balbutiement de la foi. Désarçonantes dans leur conception, ces créations deviennent invitation au recueillement soutenu par des méditations qui les accompagnent ; elles acquièrent ainsi un quasi statut de liturgie.
Création de Michel Teheux
Production d’Anima’rt asbl
Renseignements : 0495.64.45.51
Sanctus Lignis - Le Saint Bois
Installation de Michel Teheux
Méditation de Michel Teheux
Des figurines détournées pour évoquer ce qui ne peut être figuré…
Destinées à servir le geste créateur du peintre ou du sculpteur en modélisant des gestes de vie, elles deviennent les esquisses d’un récit, ébauche des scènes d’une histoire. En évitant de la figer dans des représentations réductrices qui la dévitalise en arrêtant à l’illusion d’une description illusoire.
Le parcours ne décrit rien : les protagonistes de l’histoire ne se définissent que par leurs attitudes, la gestique constitue l’unique expression. Ainsi est figuré l’essentiel : l’action des acteurs.
Schématisé le parcours empêche de se laisser distraire et conduit à l’essentiel, la Parole devenue récit. Evangile.
Les figurines de bois mises en scène deviennent juste le support de la Figure infigurable, « Sanctus lignis ». Les mannequins reçoivent ici la dignité de devenir les porte-parole de la Parole indicible. Icône.
Collégiale Notre-Dame et Saint-Domitien, à Huy
Du 22 février au 23 avril, tous les jours sauf le lundi, de 10 à 16h.
ECCE HOMO – Voici l’homme
Bronzes de Thierry Papart – Méditation de Michel Teheux
Des figures élancées, filiformes, à la Giacometti.
Pour entraîner le passant dans un drame.
Celui d’un homme. Poète d’une bonne nouvelle offerte à tous ; un condamné injustement.
Mais en cela – et en cela essentiellement – il manifeste l’Autre que lui-même : l’humanité du Nazaréen est le lieu de révélation de la divinité du Sauveur.
Nous faisons entrer dans le drame du condamné, l’histoire évoquée avec un expressionisme retenu nous fait passer du voyeurisme du spectateur au questionnement : nous devenons acteurs et nous interrogeons : Qui est ce homme « ?
« Ecce Homo » ne pourra nous laisser indemnes.
Cathédrale Saint-Paul, à Liège
Du 22 février au 2 avril, tous les jours, de 8h30’ à 17h.